: Vidéo Nucléaire iranien : "Il y a 10 ans, Rohani se félicitait d'avoir roulé les Occidentaux dans la farine"
Christian Malard, consultant et ancien éditorialiste de politique étrangère à France 3, revient sur les enjeux de l'accord de Genève sur le nucléaire iranien dans le Soir 3 du 24 novembre présenté par Francis Letellier.
L'Iran s'engage à limiter sa production de nucléaire et surtout à ne pas l'utiliser à des fins militaires. C'est ce qui ressort de l'accord conclu à Genève avec les "5+1" dans la nuit du samedi 23 novembre. En échange, les sanctions économiques seront allégées. Un accord salué unanimement, sauf par Israël. Saura-t-il être pérenne ? Réponses avec Christian Malard, consultant pour les questions diplomatiques internationales et ancien éditorialiste de politique étrangère à France 3.
L'accord trouvé la nuit dernière peut-il durer ?
Christian Malard : Oui, si les inspections régulières de l'Agence internationale de l'énergie atomique démontrent que l'Iran joue le jeu de la transparence et ne poursuit pas l'enrichissement de l'uranium dans ses centrales nucléaires. Comme me le disait ce soir (dimanche 24 novembre), un proche de Laurent Fabius : "Nous restons vigilants et prudents avec le langage persan". Cet accord assure la survie du régime parce que tout renforcement des sanctions de la communauté internationale aurait pu provoquer une véritable révolution intérieure. C'est la raison pour laquelle l'Iran était pressée de signer cet accord, concocté dans le plus grand secret avec les Américains au Sultanat d'Oman durant ces trois derniers mois. Un accord qui n'annule pas les avancées de l'Iran dans sa quête de la bombe nucléaire.
Cet accord met-il fin à l'isolement de l'Iran sur la scène internationale ?
Christian Malard : Si le régime des ayatollahs se tient bien, il a de beaux jours devant lui. Il profite d'une Amérique faible avec un Barack Obama qui ne veut plus s'impliquer dans les conflits au Moyen-Orient et préfère se tourner vers l'Asie. Le président américain veut collaborer avec l'Iran chiite, nouvelle puissance régionale, pour tenter de stabiliser le Moyen-Orient au grand dam de l'Arabie Saoudite et des sunnites. Ce n'est sans doute pas le meilleur calcul quand on sait, qu'il y a 10 ans, l'actuel président iranien Hassan Rohani, qui négociait déjà le nucléaire, s'était félicité d'avoir roulé les Occidentaux dans la farine.
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