Horrifiée, la Jordanie promet de venger la mort de son pilote
L'Etat islamique a diffusé, mardi, une vidéo où elle montre l'exécution de Maaz Al-Kassasbeh, le pilote jordanien retenu en otage depuis le 24 décembre. L'homme a été brûlé vif.
La riposte de la Jordanie sera "terrible". C'est en ces termes que le gouvernement d'Amman a commenté la vidéo d'exécution de son pilote, diffusée mardi 3 février. Retenu en otage par l'organisation Etat islamique depuis le 24 décembre, Maaz Al-Kassasbeh a été brûlé vif dans une cage.
Les négociations pour la libération du pilote semblaient pourtant sur le point d'aboutir. En échange de la vie de ce soldat, Amman avait affirmé qu'elle libérerait la jihadiste irakienne Sajida Al-Rishawi, condamnée à mort et détenue en Jordanie pour son implication dans des attentats meurtriers en 2005. Mais avant d'accepter cet échange, le pouvoir jordanien exigeait une preuve montrant que son pilote était toujours en vie.
La jihadiste irakienne doit être exécutée mercredi
Décidé à venger la mort du pilote, une source sécuritaire jordanienne a annoncé que la jihadiste irakienne serait exécutée mercredi. "La peine de mort à l'encontre de (...) l'Irakienne Sajida Al-Rishawi sera exécutée demain à l'aube", a indiqué une source sécuritaire jordanienne sous couvert de l'anonymat. Selon le correspondant de Radio France à Beyrouth (Liban), Omar Ouahmane, la Jordanie pourrait exécuter "cinq autres personnes accusées de terrorisme."
La Jordanie va exécuter Sajida Al-Rishawi la détenue qui devait être échangée contre le pilote et 5 autres personnes accusées de terrorisme
— Omar Ouahmane (@ouahmaneomar) 3 Février 2015
"Le sang du martyr ne coulera pas en vain et (...) la vengeance (...) sera proportionnelle à cette catastrophe qui a frappé l'ensemble des Jordaniens", a de son côté déclaré le porte-parole de l'armée jordanienne, le général Mamdouh Al-Amiri, dans un communiqué rapporté par la télévision officielle.
Le pilote aurait été tué il y a un mois
Juste après l'annonce de l'exécution, la télévision officielle jordanienne a affirmé que la mort du pilote Maaz Al-Kassasbeh remontait en fait au 3 janvier. Une information difficile à interpréter au vu du contexte politique du pays. Plusieurs manifestations avaient eu lieu dans la capitale jordanienne, mais aussi dans la ville de Karak, fief de la tribu à laquelle appartient le pilote, pour faire pression sur les autorités afin qu'elles négocient avec l'Etat islamique, rappelle France 24.
Pour Wassim Nasr, journaliste à France 24, Amman a affirmé que le pilote était déjà mort "pour des raisons de politique interne et pour calmer la tribu du pilote. L'idée est de dire que son assassinat n'est pas la résultante de l'échec des négociations."
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