L'otage américain Peter Kassig se dit "effrayé de mourir" entre les mains de l'Etat islamique
Dans une lettre datée de juin et révélée par sa famille, l'otage menacé de mort par ses ravisseurs revient notamment sur sa conversion à l'islam.
"Le plus dur est de ne pas savoir." L'otage américain Peter Kassig a confié à ses parents qu'il avait "peur de mourir" entre les mains de ses geôliers de l'Etat islamique (EI), dans une lettre datée de juin, a annoncé sa famille, lundi 6 octobre.
Le travailleur humanitaire Peter Kassig, âgé de 26 ans, ancien combattant en Irak (il a servi dans le pays en 2007), est détenu depuis un an, après avoir été enlevé en Syrie. Il est apparu à la fin d'une vidéo du groupe EI, publiée vendredi, qui montrait la décapitation de l'humanitaire britannique Alan Henning. Tous les otages menacés à la fin de vidéos identiques ont jusque-là été assassinés par les jihadistes.
"Si je meurs..."
"J'ai évidemment peur de mourir, mais le plus dur est de ne pas savoir, de se poser des questions, d'espérer et de se demander si je peux même espérer quoi que ce soit. Je suis très triste que tout cela se soit produit et de ce que vous endurez à la maison à cause de cela", écrit Peter Kassig dans sa lettre.
"Si je meurs, je pense que nous, vous et moi, pourrons trouver du réconfort en pensant que je suis parti [en Syrie] pour tenter d'alléger les souffrances et aider ceux qui sont dans le besoin", selon les termes de sa lettre.
Converti à l'islam durant sa captivité
La lettre de Peter Kassig évoque sa conversion à l'islam durant sa captivité. Selon ses parents, Ed et Paula Kassig, cette conversion s'est faite volontairement entre octobre et décembre 2013, au moment où l'Américain partageait une cellule avec un croyant musulman syrien. Les parents de l'otage ont fait savoir que leur fils avait fait le ramadan en juillet-août 2013, avant son enlèvement, leur faisant part "du grand impact de cette pratique spirituelle sur lui".
Peter Kassig a pris le nom musulman d'Abdul Rahman et respecte les pratiques de la religion musulmane, comme les cinq prières quotidiennes. "Nous comprenons que cela s'inscrit dans le long voyage spirituel de notre fils", écrivent ses parents dans un communiqué.
"Je suis en paix avec mes convictions"
"En accord avec ma foi, je prie tous les jours et, dans ce sens, je ne suis pas en colère au sujet de ma situation. Je suis dans une situation compliquée ici sur le plan dogmatique, mais je suis en paix avec mes convictions", écrit Peter Kassig dans sa lettre, qui s'achève sur un simple : "Je vous aime."
Originaire de l'Indiana, Peter Kassig a fondé l'organisation humanitaire Special emergency response and assistance (Sera) en 2012, après avoir quitté l'armée. L'ONG a indiqué sur son site internet avoir cessé temporairement ses activités en Syrie pour des raisons de sécurité. A travers cette organisation, Peter Kassig a formé environ 150 personnes à fournir de l'aide médicale aux personnes en Syrie. Son ONG a également livré de la nourriture, des équipements de cuisine, des vêtements et des médicaments.
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