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La justice annule l'interdiction aux moins de 18 ans du film "Salafistes"

Le documentaire avait fait polémique car il est entrecoupé d'images de propagande et de vidéos jihadistes, sans voix off, ni commentaires, et montre de façon très crue l'application de la charia au quotidien.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2min
Les réalisateurs du film "Salafistes", Lemine Ould Mohamed Salem et François Margolin, lors de la cérémonie des Lumières, le 8 février 2016 à Paris. (FRANCOIS MORI / AP / SIPA)

Le coauteur du film, François Margolin, a qualifié la décision de "victoire". La justice a annulé, mardi 12 juillet, l'interdiction aux moins de 18 ans du documentaire controversé Salafistes voulue par l'ancienne ministre de la Culture, Fleur Pellerin. L'interdiction avait été suspendue en février par le tribunal administratif, qui avait abaissé provisoirement l'âge d'interdiction à 16 ans en attendant ce jugement sur le fond.

Tourné au Mali, en Irak, Algérie, Tunisie et Mauritanie, Salafistes, qui entend montrer les jihadistes "tels qu'ils sont" selon ses auteurs, donne la parole à des responsables d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et à des autorités religieuses salafistes.

Le documentaire est entrecoupé d'images de propagande et de vidéos jihadistes, sans voix off, ni commentaires, et montre de façon très crue l'application de la charia au quotidien. A sa sortie fin janvier, seules quatre salles avaient projeté le film contre les 25 prévues avant son interdiction aux mineurs.

Un film qui permet de "prendre du recul", pour le tribunal

Mais pour le tribunal, les scènes de propagande "par leur portée et la façon dont elles sont introduites dans le documentaire, participent à la dénonciation des exactions commises contre les populations", indique la décision. Pour le tribunal, ce film "permet au public, du fait même de sa conception d'ensemble et du réalisme de certaines scènes, de réfléchir et de prendre le recul nécessaire face à la violence des images ou des propos qui ont pu y être présentés."

En conséquence, "contrairement à ce que soutient la ministre de la Culture et de la Communication, ledit documentaire ne peut être regardé comme véhiculant une propagande en faveur de l'intégrisme religieux ou incitant, même indirectement, des adolescents à s'identifier à des mouvements prônant l'action terroriste", dit-il encore.

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