Les Américains ont tenté de secourir leurs otages en Syrie cet été
Cette annonce intervient au lendemain de l'exécution du journaliste américain indépendant James Foley, otage en Syrie depuis 2012, par l'Etat islamique.
Une libération ratée. Les forces américaines ont échoué, "cet été", dans une opération pour porter secours à des otages américains détenus par l'Etat islamique en Syrie, ont révélé le Pentagone et la Maison Blanche, mercredi 20 août, au lendemain de la diffusion d'une vidéo montrant l'exécution de James Foley par des membres de l'Etat islamique. Le journaliste avait été kidnappé en Syrie fin 2012.
"Plus tôt cet été, le président a donné son feu vert à une opération destinée à secourir des citoyens américains enlevés et détenus contre leur gré par l'Etat islamique en Syrie", explique Lisa Monaco, la principale conseillère de Barack Obama en matière d'antiterrorisme, dans un communiqué.
James Foley visé par l'opération
"Le gouvernement américain pensait avoir assez de renseignements et lorsque l'occasion s'est présentée, le président a autorisé le Pentagone à se lancer avec célérité dans une entreprise destinée à secourir nos compatriotes", poursuit-elle. Mais après une fusillade de plusieurs minutes, le commando a constaté "que les otages n'étaient pas présents" sur le lieu de l'opération, une raffinerie de pétrole du nord de la Syrie. Sur les plusieurs dizaines de militaires engagés, un homme a été blessé lors de ce violent échange de coups de feu, qui aurait tué un certain nombre de terroristes, selon des responsables de l'administration Obama cités par le New York Times (en anglais).
Dans ce même journal, un officiel du département de la Défense explique que les otages visés par cette opération avaient sans doute été déplacés. Le sauvetage aurait échoué "pour une question d'heures, peut-être un jour ou deux". Les Américains visaient en priorité le journaliste James Foley, même s'ils n'ont jamais eu la certitude qu'il faisait partie du groupe d'otages, dont ni la Maison Blanche ni le Pentagone ne précisent l'identité et le nombre. "Compte tenu de la nécessité de protéger les capacités opérationnelles de notre armée, nous ne révélerons aucun détail", écrit Lisa Monaco.
D'ailleurs, l'administration "n'avait jamais eu l'intention de rendre publique l'opération", assure-t-elle. C'est sa révélation imminente dans la presse qui a forcé la main de la Maison Blanche, qui reconnaît pour la première fois une intervention américaine en Syrie depuis le début de la guerre civile.
L'EI demandait une rançon de plusieurs millions de dollars
Autre révélation faite le 20 août : selon un représentant de la famille de James Foley, ainsi qu'un ancien otage détenu à ses côtés, l'Etat islamique réclamait une somme de plusieurs millions de dollars en échange de la libération du photojournaliste. Dans la vidéo de l'exécution, les jihadistes expliquent pourtant qu'elle est une réponse aux frappes américaines sur les troupes de l'Etat islamique en Irak.
La politique des Etats-Unis est de ne jamais payer de rançon. Au moins trois autres Américains ainsi que des ressortissants du Royaume-Uni - qui refuse également de négocier - seraient actuellement détenus et menacés par l'EI, selon les informations d'anciens otages cités par le New York Times. Les jihadistes réclament aussi la libération de plusieurs prisonniers, et ont explicitement, dans leur vidéo, menacé d'exécuter un autre journaliste américain, Steven Sotloff.
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