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Michel Goya, analyste défense : la bataille de Mossoul "peut durer des semaines, voire des mois"

"On estime qu'il y a peut-être 30 000 hommes qui sont prévus et rassemblés pour cette offensive," a expliqué Michel Goya, analyste défense et professeur à Sciences-Po, sur franceinfo alors que la bataille de Mossoul est lancée.

Article rédigé par franceinfo
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Colonel Michel Goya, docteur en histoire, en 2009 (MANUEL COHEN / MANUEL COHEN)

La bataille de Mossoul, en Irak, annoncée depuis des semaines pour reprendre la ville aux combattants de Daech, est officiellement lancée depuis ce lundi 17 octobre. Mais "des combats de ce genre, ça peut durer des semaines, voire des mois", a expliqué, sur franceinfo, Michel Goya, analyste défense et professeur à Sciences-Po. 

franceinfo : Comment va se dérouler cette bataille ?

Michel Goya : Une bataille de ce type se déroule en trois phases : la première, c'est une phase de préparation, où il faut encercler la ville, préparer les moyens, affaiblir l'État islamique. La deuxième phase, celle qui apparemment est en cours, consiste à prendre d'assaut la ville. La troisième, c'est la phase de sécurisation. Donc là, il faut réunir des moyens. On estime qu'il y a 30 000 hommes mobilisés, rassemblés pour cette offensive [face à, ndlr] 3 à 9 000 combattants de l'État islamique.

Faut-il avoir des craintes pour les civils ?

La principale protection pour Daech, c'est bien la présence de civils, avec les murs de cette grande ville, ce qui freine considérablement les opérations de la coalition. Actuellement, on est encore à une quarantaine de kilomètres au sud de la ville de Mossoul, donc il y a déjà toute une phase de progression qui sera difficile. Les routes sont systématiquement minées. Des combats de ce genre, ça peut durer des semaines, voire des mois.

La coalition internationale va devoir s'entendre pour être efficace ?

Oui, car l'ensemble est très hétéroclite, et même antagoniste. C'est la raison pour laquelle le gouvernement de Bagdad hésitait depuis longtemps à lancer cette offensive. L'offensive sur Mossoul, c'était une demande américaine. C'est même encore plus compliqué que cela, car il ne faut pas imaginer les Kurdes comme un front uni. Les Kurdes ont d'abord été, il ne faut pas l'oublier, des alliés de l'État islamique. Il y a une question militaire bien sûr, s'emparer de la ville de Mossoul, mais aussi une question politique. C'est 'Qu'est-ce qui va se passer après ?', avec cet ensemble réuni dans la région.

Michel Goya, analyste défense de franceinfo : "Actuellement, on est encore à une quarantaine de kilomètres au sud de la ville de Mossoul"

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