Syrie : la cité antique de Palmyre sous la menace de l'Etat islamique
Les combats entre l'armée gouvernementale et les jihadistes se déroulent à un ou deux kilomètres du site archéologique, selon le directeur général des antiquités du pays, jeudi 14 mai.
La cité antique de Palmyre, en Syrie, est désormais sous la menace du groupe Etat islamique. Ses combattants affrontent en effet l'armée gouvernementale à un ou deux kilomètres seulement de ce site exceptionnel, selon le directeur général des antiquités et des musées de Syrie, jeudi 14 mai. Si les jihadistes s'emparent de Palmyre, "ils détruiront tout ce qui y existe", craint Maamoun Abdoulkarim. "Nous prions Dieu que l'armée syrienne les repousse."
Début mars, une équipe de France 2 s'était rendue sur place, pour y constater les dégâts entraînés par les combats. Certaines colonnes ont été abîmées par des tirs de roquette" lors de combats en fin d'année dernière, raconte le directeur du musée de Palmyre, Khalil Al-Hariri. Une route a déjà été ouverte par l'armée au milieu du site, et dans la nécropole, plusieurs tombeaux ont été endommagés.
Placé en 2013 dans la liste du patrimoine en péril
La valeur historique de cette oasis, située à environ 240 km au nord-est de Damas, est inestimable, car elle abrite les ruines monumentales d'une grande cité qui fut l'un des plus importants foyers culturels du monde antique. Son architecture unit les techniques gréco-romaines aux traditions locales et aux influences de la Perse. "Le site a déjà souffert de quatre années de conflit, du pillage. Il représente un irremplaçable trésor pour le peuple syrien et pour le monde", précise la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova.
Aujourd'hui nommé Tadmor, ce site a été placé en 2013 sur la liste de l'Unesco du patrimoine mondial en péril. La progression des terroristes n'augure rien de bon. Par le passé, plusieurs vidéos de propagande ont été diffusées par l'Etat islamique, dans lesquelles des militants mettent à sac les cités historiques de Ninive, Nimrod, Hatra ou encore de Khorsabad. "Nous savons ce qu'ils vont faire. L'expérience l'a montré (...), il y aura un crime s'ils s'en emparent", a prévenu Maamoun Abdoulkarim.
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