Paris : un ancien policier acquis aux thèses jihadistes condamné à six ans de prison et écroué
Le tribunal correctionnel a reconnu, lundi, Mamadou N'Diaye coupable d'association de malfaiteurs à visée terroriste et d'escroquerie.
Un ex-policier de 47 ans a été condamné, lundi 8 juillet, à Paris, à six ans d'emprisonnement et incarcéré. Le tribunal correctionnel a reconnu Mamadou N'Diaye coupable d'association de malfaiteurs à visée terroriste et d'escroquerie. Il a été jugé coupable notamment d'avoir adhéré à la cause jihadiste du groupe Etat islamique entre 2014 et 2016, et d'avoir cherché des noms de personnes radicalisées dans des fichiers de police.
Avec son frère radicalisé, l'ancien gardien de la paix au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) a regardé des vidéos et suivi des profils de jihadistes sur les réseaux sociaux. Il a également cautionné l'attentat contre un couple de policiers à Magnanville en 2016. Il a aussi activé un compte Twitter pour un jihadiste français en Syrie.
Mamadou N'Diaye, depuis révoqué, avait été interpellé en juin 2017 dans son commissariat et placé sous contrôle judiciaire. Devenu chauffeur VTC, il avait comparu libre au cours du procès qui s'était tenu fin juin sur trois demi-journées.
Appel prévu et demande de libération
La présidente Isabelle Prévost-Desprez a estimé qu'il avait porté "une atteinte grave" au travail de la police et à la "confiance" des Français envers les forces de l'ordre. Ce policier aux bons états de service affecté à la brigade des accidents et délits routiers était notamment intervenu sur les lieux du meurtre d'Aurélie Châtelain, tuée à Villejuif en 2015 sur fond de projet d'attentat avorté, et s'était même porté volontaire en cas de besoin après les attentats parisiens du 13 novembre 2015, un "comportement pouvant être considéré comme inquiétant", selon le tribunal.
Son avocat, Gabriel Dumenil, a fustigé une justice rendue "pour l'exemple" et annoncé qu'il allait faire appel et demander sa libération. Mamadou N'Diaye, qui était jusqu'alors sous contrôle judiciaire, "a pu s'amender, a pu changer", a-t-il souligné. "C'est une catastrophe pour lui et pour la société."
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