Plus d'un million de Syriens ont manifesté vendredi, jour des grandes prières, contre le régime de Bachar Al-Assad
Les force de sécurité syriennes ont tiré à balles réelles dans la foule pour disperser les manifestants. Bilan: 28 personnes tuées à Damas, Idleb et Deraa, selon des militants.
Auparavant, la télévision publique avait fait état de "la mort d'un civil (tué) par des hommes armés à Idleb".
Dans la seule ville de Hama, à 210 km au nord de Damas, plus de 500.000 personnes sont à nouveau descendues dans les rues, et elles étaient pratiquement autant à Deir Ezzor (est), a déclaré Rami Abdel Rahmane, de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Le total de plus d'un million de manifestants est le plus élevé fourni par les opposants pour une seule journée de mobilisation contre le pouvoir en Syrie depuis le 15 mars, début du mouvement de contestation.
La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a estimé que la situation dans le pays était "ouverte", parce que le pays ne pouvait pas "retourner en arrière" et que le président Bachar al-Assad avait "perdu sa légitimité" du fait de la répression.
L'Union européenne, quant à elle, s'est dit prête à "poursuivre et faire avancer" sa politique de sanctions face à la Syrie, dans une déclaration qui doit être formellement adoptée lundi par les ministres européens des Affaires étrangères.
Selon Abdel Karim Rihaoui, de la de la Ligue syrienne des droits de l'Homme, "deux personnes ont été tuées dans le quartier de Qaboune à Damas, et trois autres à Idleb par les tirs des forces de sécurité qui dispersaient les manifestants".
C'est dans la capitale que le bilan est le plus lourd avec 16 morts, dont 12 dans le quartier de Qaboune, trois dans celui de Roukn Eddine et un dans celui de Barzé. Autour de Damas, un enfant a été tué à Jobar, ainsi que quatre personnes à Douma et deux autres à Kadam.
Mais selon l'agence officielle Sana, "des hommes armés ont tiré sur les forces de l'ordre et les citoyens dans les quartiers de Qaboune et de Roukn Eddine". Depuis quatre mois, les autorités syriennes attribuent les violences dans le pays à "des gangs terroristes armés".
Les rassemblements ont eu lieu dans de nombreuses villes. Ainsi à Ain al-Arab (nord) plusieurs milliers de personnes ont défilé. Plusieurs personnes ont été arrêtées, a affirmé M.Rihaoui, qui a fait état de plus de plus de 35.000 manifestants à Douma, près de Damas.
La communauté internationale, dont la Turquie voisine, a mis en garde le président Assad contre toute répétition des massacres commis à l'époque de son père, Hafez el Assad, qui
avait réprimé dans le sang un soulèvement fondamentaliste à Hama, y faisant alors dans les 30.000 morts.
En raison de l'interdiction faite aux médias étrangers de circuler librement dans le pays, il est très difficile d'obtenir une confirmation indépendante de l'ampleur des manifestations ou des bilans de morts et d'arrestations dans le pays.
Les ambassadeurs des Etats-Unis et de France se sont rendus à Hama vendredi dernier. Trois jours plus tard, leurs missions diplomatiques étaient attaquées par des partisans du régime. Personne n'a été tué dans ces attaques, qui ont été condamnées par le Conseil de sécurité des Nations unies.
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