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Pourquoi des eurodéputés UMP ont-ils voté contre la demande de libération du Saoudien Raif Badawi ?

Nadine Morano, Brice Hortefeux… Plusieurs eurodéputés UMP ont rejeté, le 12 février, une résolution réclamant la libération du blogueur Raif Badawi, condamné à 1 000 coups de fouet et dix ans de prison en Arabie saoudite.

Article rédigé par franceinfo
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Des manifestants demandent, le 29 janvier 2015, à Berlin (Allemagne), la libération du blogueur saoudien Raef Badawi, condamné à 1 000 coups de fouet et dix ans de prison. (TOBIAS SCHWARZ / AFP)

La Règle du jeu, la revue dirigée par Bernard-Henri Lévy, a lancé la polémique. Dans un article publié samedi 14 février, le journaliste Bernard Schalscha s'étonne que plusieurs eurodéputés UMP aient voté contre un texte condamnant "la flagellation de Raïf Badawi, y voyant 'un acte de cruauté révoltant'" et demandant "aux autorités saoudiennes de le libérer immédiatement et sans condition".

Ce texte a été adopté par 460 eurodéputés tandis que "153 votaient contre et 29 s'abstenaient", note la revue, qui s'est intéressée au nom de ces opposants.

Les résultats du vote sur le site du Parlement européen indiquent que parmi les 153 eurodéputés qui ont rejeté le vote figurent les élus UMP (groupe Parti populaire européen)  Alain Lamassoure, Jérôme Lavrilleux, Nadine Morano, Renaud Muselier, Brice Hortefeux, Maurice Ponga, Angélique Delahaye ou encore Françoise Grossetête.

Une comparaison litigieuse 

Le Lab a demandé au chef de file des eurodéputés UMP, Alain Lamassoure, les raisons de ce refus. L'élu explique que les députés européens, "y compris ceux de l'UMP, étaient d'accord pour demander la fin des sévices corporels". Le PPE rédige alors une résolution dans ce sens, mais le GUE (Gauche unitaire européenne, antilibérale, écologiste ou communiste) en écrit une autre. "Finalement, nous sommes tombés d'accord sur un texte du GUE", poursuit Alain Lamassoure.

Mais un passage du texte chiffonne les eurodéputés UMP : il "estime que l'Arabie saoudite serait un partenaire plus crédible et efficace de la lutte contre les organisations terroristes, dont l'État islamique autoproclamé et Al-Qaïda, si elle ne se livrait pas à des pratiques anachroniques et extrémistes, telles que la décapitation publique, la lapidation et d'autres formes de torture, semblables à celles appliquées par Daech".

Ce parallèle est jugé "contreproductif" par le PPE, raconte Alain Lamassoure au Lab. Le groupe demande donc, par "précautions diplomatiques", la suppression du passage pour voter le texte. Une exigence refusée par la gauche.

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