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Raqqa, fief de Daech : des "têtes coupées exposées dans le souk"

Dans la ville de Raqqa, à l’est d’Alep, les djihadistes font régner la terreur depuis qu’ils ont pris cette ville il y a plus d’un an. Nos envoyés spéciaux en Syrie Gilles Gallinaro et Valérie Crova ont rencontré des habitants d’Alep qui font des allers et retours jusqu’à Raqqa.

Valérie Crova

Radio France

Publié le 07/01/2015 07:40 Mis à jour le 07/01/2015 08:36

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(L'un des bus qui fait la route entre Alep et Raqqa © RF/ Gilles Gallinaro)

Dans ce car qui fait la route entre Alep et Raqqa, les passagers, hommes, sont assis à l'avant, les femmes à l'arrière, c'est aujourd'hui une habitude. Le fief des djihadistes n'est qu'à une centaine de kilomètres de là. A l'intérieur de Raqqa, Daech applique à la lettre la charia.

Raqqa, fief de Daech : des "têtes coupées exposées dans le souk" - reportage Valérie Crova

Une jeune mère est assise à côté de son fils endormi. Elle tient un sac en plastique sur ces genoux. A l'intérieur, un niqab, ce voile noir intégral qui couvre le corps de la tête aux pieds. "Dès qu'on arrive chez eux, je mets le niqab. Je n'aime pas le porter, ça me gêne. Même les yeux ne doivent pas apparaître. Ils me frappent si on ne le porte pas bien. J'ai vu des têtes coupées de mes propres yeux. Ils les exposent dans le souk ."

"S'il y a une souffrance sur toute cette terre, c'est à Raqqa "

Les témoignages des exactions commises par les membres de Daech sont terrifiants. Décapitations, lapidations, coups de fouet, les récits les plus épouvantables se succèdent. Pourtant, Mohamed, dont la famille vit à Raqqa, n'a pas d'autre choix que de rester et de subir, dit-il : "Depuis que Daech est arrivé, tout a changé, et on se sent moins que des êtres humains. S'il y a une souffrance sur toute cette terre, c'est à Raqqa ."