Carte Turquie, Liban, Allemagne... Visualisez quels pays ont accueilli le plus de réfugiés syriens

La chute du régime de Bachar al-Assad survient à l'issue d'une guerre civile, débutée en 2011, qui a poussé sur les routes de l'exil plus de 6 millions de Syriens. La Turquie, le Liban et l'Allemagne sont les pays qui ont accueilli le plus de ces hommes, femmes et enfants ayant fui la dictature et les combats.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des familles syriennes regagnent leur pays depuis la Turquie le 11 décembre 2024, après la chute du régime de Bachar al-Assad. (YASIN AKGUL / AFP)

Ils sont des millions à avoir fui la Syrie. Après la révolte populaire de 2011 et sa répression par le régime de Bachar al-Assad, qui a fait 500 000 morts, de très nombreux Syriens ont quitté leur terre natale. Une crise humanitaire et migratoire majeure, qui pourrait connaître de nouveaux développements après la chute du dictateur et la prise de contrôle du pays par différents groupes d'opposition, emmenés par des rebelles islamistes. Entre retour au pays après pour certains une décennie d'exil ou au contraire accélération des départs avec l'ouverture des frontières, difficile de prévoir l'évolution de la situation.

D'après les données du Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (UNHCR), à la fin de l'année 2023, on dénombrait près de 6,4 millions de réfugiés syriens en dehors des frontières de leur pays, en plus des 7,2 millions de personnes déplacées à l'intérieur de la Syrie. Au total, c'est plus de la moitié des habitants qui ont fui leur domicile depuis le début du conflit. Des Emirats arabes unis aux Etats-Unis, l'UNHCR recense des réfugiés syriens sur l'ensemble des continents, l'essentiel s'étant toutefois exilé dans les pays frontaliers, comme la Turquie ou le Liban. C'est ce que montre la carte ci-dessous, centrée sur le pourtour méditerranéen et l'Europe.

La Turquie est le pays qui accueillait, fin 2023, le plus de réfugiés syriens (3,2 millions, soit 3,7% de la population totale). Mardi10 décembre, deux jours après la chute du régime de Bachar al-Assad, Ankara a annoncé un renforcement des capacités de ses postes-frontières pour faciliter le retour des réfugiés syriens dans leur pays. "Nous avions jusqu'alors une capacité quotidienne de 3 000 passages et nous l'avons maintenant portée à 15 000 à 20 000 par jour", a annoncé le ministre turc de l'Intérieur. La Turquie, ainsi que le Liban, la Jordanie, l'Irak et l'Egypte, abritent à eux seuls 78% des réfugiés syriens, d'après les données de l'UNHCR.

En Europe, c'est l'Allemagne qui a jusque-là accueilli le plus grand nombre d'exilés (un peu plus de 700 000, soit 0,8% de la population allemande). Le pays se situe au débouché de la route migratoire des Balkans, et a mis en place une politique d'accueil pour favoriser l'emploi des réfugiés, notamment avec des cours de langue ou des équivalences de compétences pour certains diplômes. A quelques semaines d'élections anticipées de février, un débat poussé par l'extrême droite émerge outre-Rhin sur le devenir des réfugiés syriens, et l'Office fédéral des migrations et des réfugiés a annoncé un gel du traitement des demandes.

Ailleurs en Europe, on dénombrait 94 800 réfugiés syriens en Suède et 58 000 autres aux Pays-Bas. La France en accueillait environ 43 600, soit moins de 0,6% de l'ensemble des réfugiés syriens dans le monde. Dans un mouvement similaire concernant les suspensions des demandes en Allemagne, en Grèce, en Norvège, en Suède ou au Danemark, l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) a aussi annoncé différer l'étude des 700 demandes d'asile déposées par des ressortissants syriens "pour pouvoir prendre une décision éclairée et conforme à la situation sur place".

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