En Syrie, le chef de la diplomatie française appelle à la destruction des stocks d'armes chimiques
Les chefs de la diplomatie française et allemande ont rencontré, vendredi 3 janvier, le nouveau dirigeant islamiste syrien, lors d'une visite à Damas au cours de laquelle ils ont insisté sur la nécessité d'une transition pacifique et inclusive. Il s'agit de la première rencontre à ce niveau entre des responsables des grandes puissances occidentales et Ahmad al-Chareh, qui a pris le pouvoir le 8 décembre, après la fuite du président Bachar al-Assad.
Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a appelé à la destruction des stocks d'armes chimiques constitués par le régime Assad. "Une Syrie souveraine et sûre ne laisse aucune place à la prolifération, à la dissémination des armes de destruction massive, des armes chimiques du régime criminel de Bachar al-Assad", a déclaré le chef de la diplomatie française. Il a ajouté qu'il demanderait aux nouvelles autorités de "faire appel sans délai à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques", afin de "procéder à la destruction des stocks d'armes chimiques".
L'Europe ne financera pas de "nouvelles structures islamistes"
De son côté, la cheffe de la diplomatie allemande a averti les nouveaux dirigeants de la Syrie, issus de groupes rebelles islamistes radicaux, que l'Europe ne financerait pas la mise en place "de nouvelles structures islamistes" dans le pays. Ahmad al-Chareh est le chef du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) qui conduisait la coalition ayant pris la capitale, Damas, le 8 décembre. Cette ex-branche syrienne d'Al-Qaïda affirme avoir rompu avec le jihadisme, mais reste classé "terroriste" par plusieurs capitales occidentales, notamment Washington.
Les premiers pas d'Ahmad al-Chareh sont scrutés avec attention. Face au défi d'unifier le pays,il s'est engagé à dissoudre les factions armées, notamment le groupe HTS. Il a annoncé son intention de convoquer un dialogue national, sans en préciser la date ni qui y serait convié, et déclaré que l'organisation d'élections pourrait prendre quatre ans. Il réclame une levée des sanctions internationales imposées au pouvoir de Bachar al-Assad.
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