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"Pendant qu’on se parle, les avions de chasse bombardent" : les Syriens de la Ghouta orientale, vivent la peur au ventre

Malgré les appels de l'ONU à cesser les hostilités, les raids aériens se poursuivent, jeudi, dans l'enclave rebelle de la Ghouta orientale en Syrie. Franceinfo a pu joindre un responsable de Harasta où les habitants se terrent dans des abris souterrains.

Article rédigé par Laure Stephan
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La fumée provenant des zones ciblées par les bombardements de l'armée syrienne sur Arbin et Harasta, près de Damas, le 21 février 2018. (AFP)

C'est l'ultime bastion rebelle en Syrie. Pour le cinquième jour consécutif, jeudi 22 février, les forces pro-régime ont bombardé la Ghouta orientale, aux portes de Damas. Cette campagne aérienne est l'une des plus violentes en sept années de guerre civile. Au moins 368 personnes ont été tuées, selon un décompte établi par l’Observatoire syrien des droits de l’homme. 

"Il faut éviter un massacre, parce que nous serons jugés par l'Histoire", a déclaré, jeudi, Staffan de Mistura, l'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie. Sur place, dans la Ghouta orientale, il est très difficile de venir en aide aux civils, terrés dans des abris. 

Syrie : à Harasta, dans la Ghouta orientale, les habitants se terrent dans des abris et manquent de tout (un reportage de Laure Stephan)
Les rues de Harasta, une localité de la Ghouta orientale, étaient désertes mercredi. Dans cette ville, les frappes aériennes ont été moins intenses qu’ailleurs au cours des derniers jours, mais elles restent violentes. Les gens se terrent dans des abris, la peur au ventre. "Je pense que la situation va être de pire en pire, s'inquiète Youssouf Ibrahim, membre du conseil local de la ville. Alors qu’on se parle, ce mercredi soir, les hélicoptères et les avions de chasse sont toujours dans le ciel. Ils bombardent et mènent toutes sortes d’attaques contre les civils."

On ne sait pas ce qui nous attend.

Youssouf Ibrahim, membre du conseil local de Harasta

à franceinfo

Le conseil local essaie de fournir des services aux habitants, mais le temps pour agir est très limité, selon Youssouf Ibrahim : cela doit se faire peu après l’aube, lorsque les bombardements sont moins forts. "Le principal service que le conseil local fournit aux gens dans les abris, c’est de l’eau potable, indique-t-il. La nourriture n’est pas disponible dans la Ghouta orientale, il n’y a pas de marché et les habitants ne peuvent pas se déplacer sous des bombardements aussi fous."

Vote jeudi pour un cessez-le-feu

Derrière la voix de Youssouf Ibrahim, on entend les bombardements s’intensifier. Pour pouvoir communiquer, le jeune homme a dû se mettre hors d’un abri. Le moment est devenu trop dangereux, la conversation s’interrompt brusquement. Si le bilan est moindre de l’autre côté de la ligne de front, la capitale syrienne est aussi soumise à une pluie d’obus lancés par les rebelles. 

Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait voter, probablement jeudi, sur un projet de résolution réclamant un cessez-le-feu de 30 jours en Syrie pour permettre l'accès à la Ghouta orientale, selon la Suède qui a rédigé une proposition de texte en ce sens avec le Koweit.

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