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Pour le maire d'Alep-Est, "le peuple syrien a perdu toute confiance dans la communauté internationale"

Après un entretien avec Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires Etrangères, Brita Hagi Hasan, le président élu du conseil d’Alep-Est, a exprimé sur franceinfo, mercredi, le désarroi du peuple syrien devant l'inaction de la communauté internationale.

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Brita Hagi Hassan, président du conseil d'Alep-Est, mercredi 30 novembre sur franceinfo. (CYRIL DESTRACQUE / RADIOFRANCE)

Le président du conseil communal d'Alep-Est (l'équivalent du maire), Brita Hagi Hasan, a estimé mercredi 30 novembre sur franceinfo que "le peuple syrien a perdu toute confiance dans la communauté internationale". Alors que l'exode des civils s'accélère dans les quartiers rebelles d'Alep-Est en raison de violents combats, une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU s'est tenue mercredi.

Brita Hagi Hasan est venu à Paris pour rencontrer le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault. Il a trouvé sa position "très honorable".  Après l'entrevue avec l'élu syrien, Jean-Marc Ayrault a appelé à une réunion urgente du Conseil de sécurité des Nations unies.

Cependant, le président du conseil social d'Alep Est s'est montré très sévère au sujet de la communauté internationale. Il l'a jugé "impuissante" et pas "au niveau de ses responsabilités", notamment parce que la Russie pourrait utiliser son droit de veto pour empêcher certaines interventions allant à l'encontre de son allié syrien.

"500 000 personnes ont été tuées par le terroriste Bachar Al-Assad avec l'aide de la Russie et de l'Iran", Brita Hagi Hasan, président élu du conseil d’Alep-Est

"Où est la démocratie quand on est devant l’usage d’un droit de veto qui permet de tuer et qui donne la légitimité au régime d’un dictateur ? demande Brita Hagi Hassan qui parle de "génocide". 

Tous ceux qui se taisent devant l’assassinat des civils sont complices de ces tueries. (…) Où sont les droits de l’Homme ? Où est le droit international ?

Brita Hagi Hasan

à franceinfo

"Le droit international aujourd’hui s’est transformé en une loi de la jungle qui permet de tuer", a martelé Brita Hagi Hasan. "Nous avons perdu tout espoir sur le sujet du soutien militaire", a-t-il ajouté, précisant qu'il espérait maintenant recevoir des aides humanitaires. Des aides qui pourtant "ne font que retarder la mort in fine".

Au sujet du refus de certains civils de quitter la ville en passant par les corridors humanitaires mis en place par la Russie, Brita Hagi Hasan s'est interrogé : "Comment les civils pourraient-ils partir et faire confiance à ceux qui les tuent ? Il n’y a, à Alep, aucune famille dont aucun membre n’ait été tué par Bachar al-Assad ou son allié." Il a par ailleurs ajouté que, même si certains refusent de quitter la ville, "ceci ne veut pas dire que 250 000 personnes désirent rester à Alep", avant de trancher ; "La résistance veut dire le suicide parce qu’il y a des tueries quotidiennement à Alep."

Sur franceinfo, Brita Hagi Hasan a enfin prévenu que la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU ce mercredi soir, 'était "la dernière occasion, la dernière opportunité" pour la communauté internationale de "prendre ses responsabilités". "C’est le dernier appel que nous lançons". Le 10 décembre, il a invité "le reste de l'humanité" à se réunir partout à travers le monde pour apporter son soutien aux Syriens. "C’est le cri qui est lancé par les enfants, par les femmes. Ce cri a été adressé au monde entier et nous espérons qu'il sera entendu."

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