Retrouver les disparus en Syrie sera un "énorme défi" qui prendra "des années", estime la Croix-Rouge

"Il y aura des cas que nous n'arriverons jamais à identifier", prévient Mirjana Spoljaric, présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric, le 26 octobre 2024, à Genève (Suisse). (ELODIE LE MAOU / AFP)

Depuis la chute du dictateur Bachar al-Assad le 8 décembre dernier, des milliers de Syriens ont été libérés de prison. Mais de nombreux autres sont toujours à la recherche de traces de proches dont ils restent sans nouvelles. Et cela risque, dans certains cas, de prendre des années. "Identifier les disparus et informer les familles de leur sort sera un énorme défi", a déclaré Mirjana Spoljaric, présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), dans un entretien accordé à l'AFP, dimanche 5 janvier.

Des milliers de personnes ont en effet été arrêtées après le début en 2011 de la violente répression des manifestations antigouvernementales sous le règne du dictateur déchu. De nombreuses personnes auraient été enterrées dans des fosses communes après avoir été torturées dans les prisons du pays pendant la guerre qui a fait plus d'un demi-million de morts., 

"La tâche est énorme. Il faudra des années pour clarifier la situation et pouvoir informer toutes les personnes concernées. Et il y aura des cas que nous n'arriverons jamais à identifier."

Mirjana Spoljaric, présidente de la CICR

à franceinfo

La responsable déclare que le CICR travaille avec les autorités intérimaires, des ONG et le Croissant-Rouge syrien pour recueillir des données, afin d'apporter des réponses aux familles le plus rapidement possible. "Jusqu'ici, nous avons suivi 35 000 cas, et depuis que nous avons mis en place une nouvelle ligne d'assistance téléphonique en décembre, nous avons ajouté 8 000 demandes supplémentaires". "Mais il ne s'agit là que d'une partie" du nombre total de personnes disparues, a observé l'ancienne diplomate suisse à la tête du CICR depuis fin 2022.

En décembre, l'ONG Human Rights Watch a exhorté les nouvelles autorités syriennes à "sécuriser, collecter et sauvegarder les preuves, y compris celles provenant des sites de fosses communes et des archives gouvernementales, qui seront essentielles dans les futurs procès criminels". Elle a également appelé à la coopération avec le CICR, qui pourrait "fournir une expertise essentielle" pour aider à sauvegarder les archives et à clarifier le sort des disparus.

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