Syrie : confusion et panique à Alep, où les civils n'ont toujours pas été évacués
Des rebelles parlent d'un nouvel accord, les alliés du régime démentent.
Après l'échec d'un premier cessez-le-feu et une trêve de courte durée, la confusion et la panique règnent toujours à Alep. Des groupes rebelles syriens ont annoncé, mercredi 14 décembre au soir, un nouvel accord permettant l'évacuation jeudi matin des blessés et des civils des quartiers qu'ils contrôlent encore dans la deuxième ville du pays. Mais l'information a été aussitôt démentie par des sources proches du régime syrien.
L'accord portait sur une évacuation des combattants de la rébellion et des civils, initialement prévue mercredi matin. Selon l'agence Reuters, un responsable du Front Chamiya, un groupe rebelle présent à Alep, a indiqué que les insurgés avaient donné leur accord pour l'évacuation des blessés tandis qu'un responsable pro-régime a parlé du départ de 15 000 personnes.
"Grosses complications"
Le Hezbollah libanais a démenti l'information. Un organe de communication militaire du mouvement chiite, allié du président syrien Bachar Al-Assad, parle de "grosses complications" dans les négociations qui incluent l'évacuation de deux localités chiites assiégées par les rebelles, Al-Foua et Kefraya, dans la province d'Idlib.
Le Hezbollah, soutenu par l'Iran, qui a fait capoter le précédent accord conclu mardi entre la Russie et la Turquie, évoque dans son communiqué des "tensions et opérations sur les lignes de front", sans plus de précision. Il semble aussi qu'un désaccord porte sur la liste des personnes qui seraient autorisées à quitter Al-Foua et Kefraya.
Reprise des bombardements
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) fait état pour sa part de la reprise des combats et de violents bombardements à Alep, semant la panique dans cette ville du nord de la Syrie où des milliers de civils attendent de pouvoir être évacués.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, et son homologue russe Vladimir Poutine ont convenu, lors d'un entretien téléphonique mercredi soir, que les violations du cessez-le-feu à Alep devaient cesser, se disant prêts à reprendre "dès que possible" l'évacuation des civils et des rebelles, selon une source présidentielle turque.
Les chefs de la diplomatie russe et américaine se sont également parlé au téléphone, Sergueï Lavrov appelant John Kerry à faire pression sur les rebelles pour les inciter à quitter la ville, selon la diplomatie russe.
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