Syrie. Le nouveau médiateur de l'Onu "peut-être fou d'avoir accepté"
L'annonce de la nomination de Lakhdar Brahimi comme nouvel émissaire des Nations unies pour la Syrie a été applaudie mais sa mission s'annonce quasi impossible.
SYRIE - Kofi Annan a son successeur. Lakhdar Brahimi, ancien ministre des Affaires étrangères algérien, va remplacer le prix Nobel de la paix ghanéen comme médiateur des Nations Unies pour la Syrie. L'annonce de sa nomination a eu lieu vendredi 17 août, et est saluée samedi par la scène internationale.
Un concert de félicitations
La Russie a salué samedi 18 août la nomination de Lakhdar Brahimi au poste de médiateur de l'ONU pour la Syrie. Moscou dit compter sur le fait qu'il s'appuie sur le plan de paix de Kofi Annan et l'accord de Genève sur les principes d'une transition politique dans ce pays. "Nous espérons qu'il poursuivra les contacts avec toutes les parties syriennes, les poussant à interrompre rapidement les violences et à lancer un dialogue politique sur l'avenir du pays", ajoute le ministère des Affaires étrangères russe.
De son côté, la Chine, l'autre allié de Damas, "soutiendra et coopérera d'une manière positive avec les efforts de Lakhdar Brahimi dans sa médiation politique", a déclaré le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué. Comme Moscou, Pékin s'oppose aux Occidentaux sur la manière de traiter le conflit syrien. Le pays espère que Brahimi recherchera "un règlement pacifique, juste et approprié", ainsi qu'un cessez-le-feu de toutes les parties "dès que possible".
Même réaction en Europe, mais plus engagée. La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a promis d'apporter son soutien à Brahimi face à "l'immense tâche qui l'attend".
Un profil qui plaît
Âgé de 78 ans, Lakhdar Brahimi est un habitué des missions de médiation internationales difficiles pour le compte des Nations unies. L'ancien chef de la diplomatie algérienne a notamment été le représentant spécial de l'Onu pour l'Afghanistan, avant et après la fin du régime taliban, pour l'Irak après la chute de Saddam Hussein et en Afrique du Sud quand le pays est sorti du régime de l'apartheid.
Son expérience a donc été saluée, notamment par Catherine Ashton qui vante, dans un communiqué, les mérites de ce "diplomate expérimenté avec une profonde compréhension de la région". La Chine estime que le remplaçant de Kofi Annan est un homme ayant "une riche expérience diplomatique" et représente "la personne adéquate pour ce poste" de médiateur.
"Fou" d'avoir accepté ?
"Je ne sais pas encore quelle marge de manœuvre je vais avoir", a confié Lakhdar Brahimi, tout juste nommé, sur France 24. Une chose est sûre, selon lui : "La situation qu'a abandonnée Kofi Annan il y a deux semaines a déjà changé."
Questionné sur sa mission, quasi-impossible, de résoudre le conflit syrien, le nouveau médiateur de l'Onu s'est montré quelque peu fataliste : "Peut-être suis-je fou d’avoir accepté (...) Quand on accepte une mission comme celle-ci, on essaie puis ou bien on réussit, ou bien on échoue." Dans cette optique, le rôle du Conseil de sécurité sera précieux. Brahimi le sait et espère "[qu'il] me soutiendra plus qu’il ne l’a fait avec Kofi Annan".
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