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Trois questions sur ces adolescents qui veulent partir faire le jihad en Syrie

Depuis plusieurs mois, de jeunes mineurs français tentent de gagner la Syrie pour combattre aux côtés des jihadistes de l'Etat islamique.

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Assia, une adolescente de 15 ans, est partie de chez elle, à Villefontaine (Isère), le 30 septembre 2014.  (  MAXPPP)

Où est passée Assia ? Mardi 30 septembre, la jeune fille a quitté le domicile familial de Villefontaine (Isère) pour une destination inconnue. Ses proches et le procureur de la République de Vienne redoutent que l'adolescente de 15 ans soit partie "faire le jihad" en SyrieLa jeune fille n'est pas la première mineure à être soupçonnée d'un tel projet. Ces derniers mois, plusieurs adolescents français ont été arrêtés alors qu'ils projetaient de gagner la Syrie.

"On n'a rien vu venir", confie la mère de l'ado de 15 ans (BENOIT GADREY, DENIS SEBASTIEN et THIERRY SOMONET - FRANCE 2)

Francetv info revient sur leurs motivations et leurs parcours.

Combien sont-ils ?

Depuis quelques mois, de jeunes Français candidats au jihad ont été signalés ou interceptés à Argenteuil, Marseille, QuimperToulouseTarbes ou Vénissieux, et même jusqu'en Belgique. Leur nombre précis est toutefois difficile à estimer. En présentant les premiers résultats de la plateforme de signalement, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué mi-septembre qu'elle avait récolté "350 signalements, dont 80 mineurs". En janvier, son prédécesseur, Manuel Valls, avait affirmé que six mineurs français combattaient en Syrie.

Comment sont-ils approchés ?

Les parcours de ces jeunes commencent sur internet. Léa, une jeune fille qui a raconté son histoire au Nouvel Observateur, explique qu'il lui a suffi de poster un message sur Facebook pour être contactée. "J'ai laissé un message disant que j'aimerais pouvoir me faire pardonner toutes mes bêtises. Des gens m'ont ajouté dans leurs amis et puis ils sont venus me parler", raconte-t-elle.

"L'endoctrinement passe essentiellement par internet", confirme Dounia Bouzar, directrice du Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l'islam, au Monde. Selon elle, les recruteurs ont deux techniques : l'humanitaire pour les filles comme Léa, un "discours chevaleresque" pour les garçons. Et cela marche. "On l'a bien manipulée. Ils sont très forts pour la faire changer comme ça", constatait sur France 2 le frère d'une adolescente partie en Syrie.

Ancien de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), Alain Chouet pointe également un phénomène d'autoradicalisation. "On a à faire à des jeunes qui s'autoradicalisent sur les sites salafistes et cèdent à la tentation de l'engagement armé et de l'aventure sur le terrain en consultant les sites des rebelles jihadistes ou de leurs sponsors d'Arabie saoudite ou du Qatar", explique-t-il à Sud Ouest.

Quelles sont leurs motivations ?

Pour le sociologue Tarik Yildiz, "le premier des facteurs, c'est la recherche d'une autorité, quelque chose de transcendant, qui va les motiver à chercher l'aventure autre part", expliquait-il à France 3.

Les motivations sont également religieuses. En quittant Argenteuil, la jeune Sarah a laissé une lettre où elle écrit : "Je pars pour un pays où l'on n'est pas empêché de suivre sa religion". "Vous me forciez à aller à l'école avec ces mécréants", regrette une autre jeune fille à son frère. "Maman, je ne reviens plus, je suis parti pour la Syrie, je vais aider des enfants, je vais apprendre la religion et aller au paradis", confie un troisième, cité par le Journal du dimanche.

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