: Vidéo "En quelques jours, l'armée syrienne s'effondrera"
Ancien général de l'armée syrienne, Muhammad Hussein Al-Haj Ali regrette que les Occidentaux disent ne pas vouloir renverser Bachar Al-Assad.
Jusqu'à il y a un an, il formait les officiers de l'armée syrienne. Le 2 août 2012, à 59 ans, Muhammad Hussein Al-Haj Ali a abandonné le régime de Damas. Une défection de poids. Il dit être parti car "le régime assassine son peuple sans aucun motif". Pour lui, les Syriens "ont besoin d'un pays moderne, développé". "Avec la nouvelle Constitution, rien n'a changé", regrette-t-il. "Le peuple doit continuer la révolution."
La France et les Etats-Unis sont convaincus de la "responsabilité indubitable" du régime de Bachar Al-Assad dans les attaques chimiques du 21 août. Et même si le Premier ministre britannique, David Cameron, a vu sa participation à la coalition internationale rejetée par le Parlement, les Occidentaux envisagent toujours une frappe punitive.
Muhammad Hussein Al-Haj Ali, lui, trouve "honteux de préciser le type de frappe, ses objectifs", car "n'importe quelle frappe aidera les rebelles à mettre fin au régime actuel". L'homme, qui dirigeait l'Académie nationale de défense, connaît l'état de l'armée de Bachar Al-Assad. "En quelques jours, elle s'effondrera", assure-t-il. Mais l'ancien général sait que contrairement à la rébellion, les "Occidentaux ne veulent pas renverser" le dictateur.
Lui qui a formé les officiers du régime estime que l'armée syrienne n'a pas "un système moderne". Elle a été "fragilisée par les multiples attaques des rebelles et les pillages de ces derniers temps", affirme-t-il. Avant la révolte, il y a deux ans, les forces fidèles au régime "avaient du mal à convaincre leurs alliés russes de leur livrer des moyens de défense aérienne moderne. Ils ne livraient que des armes d'ancienne génération".
Les observateurs craignent l'arrivée au pouvoir d'islamistes radicaux en cas de départ de Bachar Al-Assad. "C'est le prix à payer pour la révolution", estime Muhammad Hussein Al-Haj Ali. Puis il demande, avec un demi-sourire : "Vous voulez garder Assad ?"
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