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Vidéo Syrie : à Idleb, bombardée par le régime, "les gens vivent en attendant la mort"

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A Idlib sous les bombes, "les gens vivent en attendant tous la mort"
A Idlib sous les bombes, "les gens vivent en attendant tous la mort" A Idlib sous les bombes, "les gens vivent en attendant tous la mort"
Article rédigé par Benoît Zagdoun
France Télévisions

Un homme a accepté, sous couvert d'anonymat, de témoigner de l'enfer vécu par les habitants d'Idleb et sa région, bombardés par le régime syrien et son allié russe.

Un déluge de feu s'abat depuis des jours sur Idleb et sa région, dans le nord-ouest de la Syrie. Appuyé par son puissant allié russe, le régime de Bachar Al-Assad est déterminé à reprendre cet ultime bastion des insurgésUn homme a accepté de témoigner, sous couvert d'anonymat. Il décrit l'enfer des bombardements incessants. 

"Nous sommes bombardés jour et nuit"

"Le pouvoir nous a encerclés. On est emprisonnés, explique-t-il. Personne ne peut sortir à cause des frappes continuelles qui s'abattent sur Idlib. C'est une guerre totale. Il y a énormément de blessés et pas mal de morts. Des martyrs. Bien sûr, il y a beaucoup de victimes, car nous sommes bombardés jour et nuit. Les ambulances n'arrêtent pas. Les secouristes sont débordés."

La situation est vraiment catastrophique. On vit sous les tirs, ceux des hélicoptères du pouvoir et ceux des bombardiers russes. Nous vivons dans la peur. Nous sommes tous très inquiets. Notre vie est une souffrance.

Un habitant de la province d'Idlib

à France 2

A Idleb, la vie s'est arrêtée, stoppée nette par l'offensive. "Tout est à l'arrêt. Il n'y a plus de travail, il n'y a plus de communications… Les prix flambent. Surtout celui du pétrole. L'essence est de plus en plus chère, relate cet homme. Avant, il y avait les ONG qui distribuaient de la nourriture. Maintenant, il n'y a plus rien. Il n'y a plus de distribution." 

Environ trois millions de personnes vivent encore à Idleb et dans les poches insurgées des provinces voisines de Hama, Alep ou Lattaquié, selon l'ONU. La moitié d'entre elles sont déjà des déplacés d'autres régions de Syrie. Les bombardements de ces derniers jours ont déjà poussé plus de 30 000 habitants à fuir la zone, d'après le décompte des Nations unies. 

"C'est très difficile de sortir d'ici"

"Bien sûr, il y a des gens qui essaient de sortir", ajoute ce témoin, qui détaille : "Quand ils sortent, ils rasent les murs. Ils se cachent entre les arbres, sous les oliviers." "Ceux qui fuient tentent de partir vers la frontière turco-syrienne. C'est très difficile de sortir d'ici. Quant à ceux qui font une tentative, ils sont systématiquement bombardés."

"Nous demandons au monde entier de trouver une solution pour nous protéger. Qu'on nous trouve un endroit sûr. Il faut trouver une solution mondiale", implore cet homme. Mardi, le Conseil de sécurité se réunit pour discuter une nouvelle fois d'Idleb. L'ONU y redoute "la pire catastrophe humanitaire" du siècle.

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