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Hystérie, business, paris : comment les Anglais attendent le "royal baby"

La naissance du premier enfant de Kate et William, héritier du trône d'Angleterre, révèle la tendance du royaume pour le craquage collectif.

Article rédigé par Marie-Adélaïde Scigacz
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Un designer de vélo allemand, Didi Senft, présente sa création en hommage à William, Kate et leur bébé à naître le 27 mars 2013, à Storkow (Allemagne). (THOMAS PETER / REUTERS )

"Les équipes de télévision sont arrivées. Doit-on attendre le #royalbaby aujourd'hui ?" Sur les réseaux sociaux, les Britanniques peinent à contenir leur impatience, mercredi 3 juillet. La naissance du "bébé royal", enfant tant attendu du prince William et de son épouse Kate, est prévue pour la mi-juillet. Mais les médias et les sujets de sa majesté sont persuadés que l'héritier de la couronne devrait voir le jour bien plus tôt. Une impatience qui vire parfois à l'hystérie collective. Francetv info a relevé quatre raisons de faire stresser les "royal parents" .

Des sujets un peu trop zélés

Ils campent comme des adolescents devant Bercy l'avant-veille d'un concert de Justin Bieber. Photographes et cameramen attendent depuis dimanche l'arrivée de l'enfant du couple princier devant la porte de l'aile "Lindo" de l'hôpital Saint-Mary's, à Londres. Là où une Diana en robe verte et bas de contention accompagné du prince Charles et du petit William, un jour et le corps emballé dans une couverture blanche, avaient été immortalisés, le 22 juin 1982. Soit dix jours avant la date annoncée par Buckingham Palace. Aujourd'hui, les Britanniques, qui craignent d'être une nouvelle fois pris de court, entretiennent la rumeur d'une naissance antérieure aux prévisions "officielles", soit entre les 11 et 17 juillet. 

Des journalistes attendent devant l'hôpital Saint-Mary's, à Londres, lundi 1er juillet 2013, où l'épouse du prince William, Kate, doit accoucher.  (JUSTIN TALLIS / AFP)

D'après le site du Telegraph (en anglais), le gynécologue royal refuserait depuis quelques jours la moindre goutte d'alcool, pour être prêt à foncer en cas de coup de fil de Buckingham. Le jour J, il n'aura d'ailleurs pas de mal à se garer : quatre places de parking sont réservées pour le mois et les taxis ont été chassés de la zone jusqu'au 15 juillet. En attendant, "les cinglés commencent à arriver", a tweeté mardi un photographe anglais, cliché d'un peintre espagnol et son chef-d'œuvre à l'appui.

Enfin, pour le tabloïd Daily Star (en anglais), qui cite l'ancien garde du corps de feu la princesse Diana, l'enfant à naître serait déjà "en danger". La maison des royal parents, où Kate a prévu de se reposer après l'accouchement, n'est "pas sécurisée", craint Ken Wharfe, qui évoque un "risque d'enlèvement". Pour assurer la sécurité du royal baby, il conseille à la petite famille de vivre "entourée de policiers". Pas simple de protéger un enfant qui, à l'état de foetus, ferait déjà l'objet d'une recherche internet sur 12 000 au Royaume-Uni.

Des cadeaux d'un goût discutable

Gâté, le futur héritier ? Côté cadeaux, sa chambre accueille déjà quelques curiosités. Comme ce kangourou, tricoté par l'ex-Première ministre australienne Julia Gillard, et dévoilé par l'édition australienne de Women's Weekly. Kela, une agence gouvernementale finlandaise qui distribue aux jeunes mamans des "packs maternité", a envoyé un carton à Buckingham. A l'intérieur : quelques grenouillères, un livre pour enfants (en finnois), un jouet et des préservatifs. De la part de son oncle Gary Goldsmith, le futur bébé recevra des parts dans le club de foot de Chelsea, a révélé "Uncle G" au Sun (en anglais).

Sculpteur en bois et propriétaire d'un atelier de meubles d'époque en Pologne, Dariusz Bergier a trouvé une idée originale (et encombrante). Fin juin, il a fait expédier au couple l'une de ses œuvres, un berceau en forme de cathédrale gothique sculpté dans du bois de chêne. 

Dariusz Bergier, menuisier polonais, a réalisé un berceau d'inspiration gothique pour William et Kate, le 13 juin 2013, à Lodz (Pologne). (JANEK SKARZYNSKI / AFP)
 

Et pour la maman ? Pippa Middleton a organisé pour sa sœur la première "baby shower" de l'histoire de la famille royale. Là encore, pas de folies. La duchesse aurait reçu bougies et autres parfums d'ambiance pour la maison, croit savoir le Sun. C'est à peine mieux que le badge "bébé à bord", remis à Kate à l'occasion des 150 ans du métro londonien. Mais vraiment pas terrible comparé au bébé lama qu'a reçu la reine pour son Jubilé de diamant

Des paris et pronostics tous azimuts

A la fin du mois de juin, les parieurs s'attendaient à voir débarquer le 16 juillet une petite brune nommée Alexandra. A 4 contre 1, ils pensent que l'enfant héritera des cheveux roux de son oncle, Harry, dit le Time (en anglais). Du sexe au déroulement de l'accouchement (césarienne ou voie naturelle ?), en passant par l'établissement où il étudiera et son premier rencard, le bébé royal exacerbe la passion des Britanniques pour les paris. Un responsable de Paddy Power affirme que le site de pronostics en ligne a enregistré 10 000 paris sur le sujet et en espère 30% de plus que pour le mariage princier. De quoi faire quelques heureux mais aussi pas mal de déçus, comme la personne qui aurait parié presque 600 euros que le bébé est un garçon qui s'appellera Hashtag (500/1) ou Psy (5000/1).

Dans le cadre d'une opération publicitaire du site de pari en ligne Paddy Power, des hommes déguisés en nourrissons se sont promenés dans Londres, lundi 1er juillet 2013.  (REX FEATURES / SIPA)

Même les scientifiques y sont allés de leur pronostic, estimant que le royal baby avait "un peu" plus de chances d'être une fille, raconte CNN. Une généticienne affirme qu'elle risque d'avoir le sourire de sa défunte mamie, Lady Di, explique auféminin.com, qui diffuse le portrait-robot de l'héritière.

Du merchandising douteux

Enfin, la naissance devrait, à elle seule, donner un coup de boost à l'économie britannique, avec une activité estimée à 243 millions de livres (286 millions d'euros) dans les deux prochains mois, dont 80 millions en souvenirs officiels. Mugs, assiettes, coques de téléphone portable, poupées… Les futurs parents ont donné leur feu vert à la production de gadgets estampillés "Royal Baby", indique le Guardian (en anglais). 

Le prince Charles commercialise également via son site internet des chaussons écolos faits main, rapporte le Mirror (en anglais). Quant aux grands-parents Middleton, leur société, qui vend notamment des accessoires de fête, a lancé dès décembre 2012 une collection "petit prince" et "petite princesse", indique le site du Daily Mail (en anglais).

Mais si tout ce marketing vous dégoûte, vous pourrez toujours imprimer et découper ces chevaux à bascule "Votre futur roi" ou "Votre future reine". Ou bien utiliser le sac à vomi "Royal Baby". 

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