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Royal Baby : avant d'être un grand frère, le prince George est déjà perçu comme un demi-dieu

Article rédigé par Marie-Adélaïde Scigacz
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10min
Le prince George, le 13 décembre 2014, à Londres. (GETTY IMAGES EUROPE / GETTY IMAGES )

A même pas 2 ans, le premier rejeton du couple princier suscite l'admiration de ses sujets et de certains journaux britanniques. Francetv info vous dit pourquoi (en exagérant un peu...)

George avait déjà un "sosie", voilà qu'il va avoir un petit frère ou une petite sœur d'ici la fin du mois d'avril. Pour tous les enfants du monde, accueillir un nouveau bébé dans la famille n'est pas chose aisée. Pourtant, nul doute que George assurera pleinement sa mission. En réalité, il se peut que cette nouvelle tâche soit trop facile pour George, enfant star du prince William et de Kate, la duchesse de Cambridge.

Car à en croire les médias anglo-saxons, cet enfant flirte entre le statut de grand penseur de son temps, de superhéros, voire de demi-dieu. La preuve en cinq points.

Le Royal Baby est supérieurement intelligent

En mars, Kate, déjà enceinte de huit mois, a déjeuné à Londres avec Claudia Gordon, une professionnelle du tourisme de luxe, venue spécialement de Floride (Etats-Unis). Quand cette dernière lui a demandé des nouvelles du petit George, la duchesse de Cambridge l'a gratifiée d'une anecdote : "Son père était en voyage en Chine. En l'apprenant, le petit garçon s'est précipité vers le meuble dans lequel se trouvent les porcelaines (en anglais, cette vaisselle se dit "china", tout comme "Chine"). Et là, il s'est exclamé : 'non, papa n'est pas là'." D'abord relaté par un média local américain, News Press, l'histoire du "meuble à porcelaine" a fait imploser d'admiration les fans du petit garçon. N'est-ce pas "adorable", a relevé le Daily Beast ? N'est-ce pas la phase "la plus MIGNONNE que vous n'ayez jamais entendu", a demandé Metro.co.uk (les majuscules sont d'origine) ? C'est en tout cas la preuve que cet enfant est "un bébé génie" (n'est-ce pas, le Time), "très avancé pour son âge", "très intrépide", selon des parents néo-zélandais qui l'ont rencontré, cités par The Independent

Ainsi, lorsqu'à 8 mois son père, le prince William, a plaisanté sur le fait que son premier mot pourrait être "bilby" [l'animal australien qui ressemble à ça], le Daily Mail a aussitôt interrogé un orthophoniste afin de savoir s'il était possible que George, cet être étonnant, puisse prononcer ce mot avant "papa et maman". 

"His Royal Cuteness" est l'équivalent de Ryan Gosling en couche-culotte

L'hystérie collective entoure le petit prince George. Rebaptisé par les médias anglo-saxons "His Royal Cuteneness" ("Sa mignoncité royale"), en référence à son titre légitime d'Altesse royale, le petit garçon génère des centaines de réactions ébahies à chacune de ses apparitions publiques. Un charme irrésistible qui pousse les adultes à imaginer ce bambin en tombeur des bacs à sable. D'ailleurs, le petit bout a, d'ores et déjà, reçu au moins une demande en mariage. 

Une fillette apparaît sur une photo à ses côtés ? Elle est forcément une "future girlfriend", lit-on sur les blogs et sites de Royal Watchers. Or, quand William et Harry ont fait fondre le cœur des adolescentes dans les années 1990 (souvenez-vous !), ils approchaient de la puberté. Dire d'une fillette qu'un bébé enlace "qu'elle a bien de la chance", n'est-ce pas un peu "too much", comme disent les Anglais ?

Ce statut de rockstar a néanmoins un inconvénient. George et ses petites joues dignes d'un bambin sculpté dans le marbre blanc par Michel-Ange peuvent également susciter de la haine. "George n'est même pas omniprésent, il est post-omniprésent. Son visage est déjà gravé de façon permanente dans notre cortex, et c'est exaspérant", se lamentait en avril un journaliste du Guardian. Dans son édito, il implore les sujets de Sa Majesté : même si vous en mourez d'envie, ne haïssez pas ce bébé. Cela ne se fait pas, explique-t-il. Haïssez plutôt ceux qui font de ce bébé un sex-symbol en couche-culotte.

Il est une icône de mode pour tous les hommes (de moins de 2 ans)

Un bébé parmi les "hommes les mieux habillés de l'année 2015" ? Si GQ n'avait jamais osé distinguer (certes à la 49e place) un nourrisson dans sa prestigieuse liste annuelle, l'arrivée de George dans ce classement n'a surpris personne. "Dans les pas de son arrière-arrière-grand-oncle Edouard VIII et de son grand-père, le prince de Galles, le prince George semble bien parti pour devenir l'un des hommes les mieux habillés du Royaume-Uni", a commenté Alber Elbaz, créateur chez Lanvin.

Depuis sa naissance, les tenues dans lesquelles il est photographié s'arrachent dans les boutiques de mode pour enfants. A tel point qu'il est officieusement l'ambassadeur de la marque londonienne Trotters, rappelle The Mirror, et qu'il fait l'objet de blogs mode, indiquant aux mamans où se procurer les babygros royaux. A l'occasion du baptême de George, la directrice d'une boutique interrogée par le site spécialisé Royal Central assurait que cette naissance avait "mis en lumière la mode pour enfant comme jamais aucun évènement auparavant". Dernier accessoire en vogue ? Les lunettes de soleil fluo bon marché, idéales pour rendre cool et urbain une tenue bleu marine classique signée Stella McCartney, nous explique cet autre blog mode consacré à George

George est l'incarnation de la puissance et un fin stratège

Le prince George ne sait pas prononcer la moitié de son titre de noblesse, mais il est toutefois présenté comme un acteur influent de la vie politique, économique et diplomatique britannique. A l'âge de 8 semaines, le quotidien Evening Standard l'a couronné "Londonien le plus influent", juste devant le maire, Boris Johnson, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, et un certain David Cameron, Premier ministre. Le prince "est notre meilleure attraction touristique, avec son arrière-grand-mère [la reine Elizabeth II], c'est pourquoi nous l'avons choisi parmi tous les Londoniens", a expliqué une journaliste du titre. 

Car Georgie représente aussi un petit jackpot. Si les naissances royales (et l'euphorie post-natale de toute une nation) ont la réputation de booster l'économie d'un pays, le pouvoir du jeune prince réside essentiellement dans son capital sympathie. Pour la journaliste spécialisée Katie Nicholl, citée par le site canadien CBC, la monarchie ne s'est "jamais si bien portée", et ce depuis la naissance de George. Sa prestation lors de son premier voyage officiel en Australie a même fait de lui un "massacreur de républicains", rappelle-t-elle. Dans ce pays des antipodes où la couronne britannique avait perdu de sa splendeur, les sondages démontrent que les Australiens ont renoué avec cette famille royale qui est aussi la leur (le chef d'Etat de l'Australie est Elizabeth II). Entre autres, parce que l'enfant a refusé de saluer le Premier ministre australien Tony Abbot. Un caprice de bébé interprété comme un coup de maître diplomatique, relève, amusé, The Independent.  

Le prince George et ses parents, le duc et la duchesse de Cambridge, rencontrent le Premier ministre australien, Tony Abbot (à g.), à Canberra (Australie), le 25 avril 2014.  (MARK NOLAN  / GETTY IMAGES ASIAPAC /GETTY IMAGES )
Certes "adoraaaaaaable", le Royal Baby a d'ores et déjà présenté des signes de personnalité autoritaire. George, c'est un bébé à qui on ne la fait pas. Un bébé qui défie les photographes et s'accapare les jouets de ses petits camarades. Un bébé, quoi. 

Sa vie est racontée comme un roman trépidant 

Si Alexandre Dumas était vivant, sans doute entreprendrait-il de raconter en plusieurs tomes la vie de George. En l'absence, sur la scène littéraire, de l'auteur des Trois mousquetaires, la tâche revient aux journalistes, comme ici, chez The Independent, racontant la scène, épique, d'une rencontre entre George et un autre bébé : "A un moment, George se tourna vers une fille prénommée Paige, accompagnée par ses parents, Jenny et Mark Stevens. George agita ses bras pour attirer son attention, et lui toucha le visage avant de s'emparer de sa poupée. Paige éclata en sanglot." SUSPENSE. '"Paige fait ses dents', se justifia sa maman. 'George aussi,' confia la duchesse de Cambridge." Il a en fait déjà quatre dents, nous prévient plus tard le journaliste. 

Incontournables, les aventures de George n'en finissent plus d'exaspérer certains internautes qui, dans la rubrique "British problems" du site Reddit, hallucinent de voir ces articles obtenir la plus large audience. Star des médias, le Royal Baby a fait la couverture de Vanity Fair à l'occasion de son 1er anniversaire, objet d'un long portrait dans les pages du magazine. On y apprend que le prince George a été allaité, mais qu'il avait si faim qu'il fallait lui donner un biberon du soir. Que son grand-père lui a offert un pull bleu pour son premier Noël. Qu'il a ramené un skateboard et une planche de surf de son premier voyage en Australie. Qu'il a souffert d'atroces coliques durant ses premiers mois, etc. Bref, autant d'informations qui n'auraient pas le moindre intérêt si George n'était pas l'enfant le plus observé du royaume. Alors, si vous avez atteint la fin de cet article, dites-vous bien cela : maintenant, ils seront deux.

Tous les liens de médias inclus dans cet article sont en anglais.

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