C'est quoi le Royaume-Uni ?
Depuis l'Acte d'union de 1707, le Royaume-Uni est juridiquement un Etat unitaire composé de quatre pays : l'Angleterre, l'Ecosse, le Pays de Galles et l'Irlande du Nord.
L'Etat, à l'image de la France, a toujours été très centralisateur. Jusqu'en 1998, il ne connaissait que deux structures territoriales : l'Etat et les collectivités locales. Mais en 1998, avec le programme de régionalisation différenciée, chaque pays, à l'exception de l'Angleterre, se voit crédité d'un échelon intermédiaire, Parlement ou Assemblée régionale, selon les cas. Une réponse à la volonté de certains membres de se soustraire à la puissance de Londres.
L'IRA et la recherche de la paix
L'Irlande du Nord est bien sûr l'exemple le plus manifeste de cette rebellion. Et si l'IRA a déposé les armes c'est, en partie, parce que le pays bénéficie depuis 1998 d'une assemblée régionale semi-autonome, une création perçue comme un signe de bonne volonté de la part de Londres.
Ainsi l'assemblée de 108 membres promulgue des lois dans des domaines qui lui ont été dévolus. Elle nomme un Premier ministre qui dirige onze départements ministériels. D'anciens membres de l'Ira ont d'ailleurs été ministres. Cette autonomie ne concerne cependant pas la justice, la sûreté, la fiscalité et les relations internationales. Cependant, un conseil ministériel est réservé exclusivement aux relations avec la République d'Irlande.
Mais cette assemblée ne semble pas satisfaire tout le monde. A l'été 2012, des membres de l'Ira ont annoncé la reprise du combat pour chasser les troupes anglaises. L'Irlande du Nord bénéficie d'un régime de liberté surveillée. Un régime qui a permis un retour à la paix, mais qui par ses limites pourrait inciter certains à reprendre le combat armé.
Moins de turbulences au Pays de Galles
Le pays de Galles est de loin le moins turbulent des pays du Royaume. Ici aussi la régionalisation est passée et a offert une Assemblé nationale galloise. Au fil du temps, elle a obtenu un pouvoir législatif sur vingt domaines de compétence comme la santé, les transports ou encore l'éducation.
Une commission exécutive issue de l'Assemblée joue le rôle de gouvernement. Elle a ainsi la responsabilité des services publics. Mais les plus «galloisants» réclament une plus forte autonomie, notamment de pouvoir percevoir l'impôt. C'est d'ailleurs une constante sur l'ensemble du Royaume-Uni. Le gouvernement central contrôle 80% des recettes fiscales locales, ne laissant que des miettes aux structures territoriales.
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Reportage de France 24, mis en ligne le 15 octobre 2012
L'Ecosse, la plus avancée vers l'indépendance
Reste enfin l'Ecosse, pour qui la soif d'émancipation de la Couronne britannique ne date pas d'hier. Dès 1979, lors d'un référendum, l'autonomie obtient une courte majorité. Il n'y aura pas de suite en raison de l'effondrement du Parti nationaliste écossais aux élections générales. Mais les richesses sous-marines en pétrole et gaz font plus pour entretenir la fibre nationaliste que le combat de Sean Connery, le plus célèbre des Ecossais.
Et le 1er juillet 1999, le Parlement élu au suffrage universel siège pour la première fois. Une assemblée au pouvoir législatif dans les domaines de la santé, de l'éducation, du développement économique. Le pouvoir exécutif est détenu par un First minister à distinguer du Prime Minister qui gouverne à Londres. Ainsi, c'est en sa qualité de chef de l'exécutif écossais qu'Alex Salmond a négocié avec David Cameron. L'Ecosse siège au Conseil des ministres européens et lève une surtaxe à l'impôt national. Mais dans les faits, les 4.000 fonctionnaires d'Edimbourg sont quasiment dépendants de Londres.
Le pari de David Cameron
En signant ce droit au référendum, David Cameron offre l'image d'un Conservateur ouvert au régionalisme, ce qui est plus l'apanage des Travaillistes. Qui plus est, le Premier ministre ne prend pas de grands risques. Le «oui» à l'indépendance est minoritaire. Cette défaite prévisible devrait faire reculer les thèses indépendantistes pour un bon moment.
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