Ecosse : gel des taxes sur le whisky à six mois du référendum sur l’indépendance
Selon Radio Canada, cette main tendue du gouvernement britannique aux Ecossais en 2014 a été accueillie très favorablement par le secteur qui militait depuis plusieurs années pour cette mesure. Ainsi, la Scotch Whisky Association a salué le gel de cette «taxe injuste» (la taxe sur les whiskys et autres spiritueux avait augmenté exponentiellement depuis 2008).
Une première. La taxe avait été maintenue durant la grande crise des années 80-90. A l’époque, les distilleries fermaient les unes après les autres et celles qui survivaient vendaient à bas prix le précieux breuvage aux embouteilleurs indépendants...
En janvier 2014, le gouvernement britannique avait dans un premier temps annoncé des mesures destinées à renforcer la protection contre la contrefaçon du whisky écossais, l'un produit phares à l’exportation.
Il y a aujourd’hui en Ecosse, sixième pays de l'OCDE pour son produit national brut par habitant, plus de cent distilleries. Le nombre des installations exploitées varie légèrement d'une année à l'autre.
La chef du Parti conservateur au Parlement écossais a également applaudi ce gel qui avantagera, selon elle, tant les grands groupes que les petites distilleries indépendantes. Début mars, Ruth Davidson avait réclamé ce gel en invoquant la chute de 3% de la vente des spiritueux l’année passée.
Actuellement, la taxation sur un blend (assemblage de différents whiskys) représente environ 70% du prix de détail d’une bouteille. Le whisky est taxé plus lourdement en Grande-Bretagne qu'il ne l'est sur plusieurs marchés d'exportation. Plus le blend contient de whisky pur malt, plus il est cher. L’Ecosse compte quatre variétés de whiskys : Highlands, Islay, Lowland, Campbeltown.
Le secteur rapporte près de 4,8 milliards d'euros à l'Ecosse chaque année et emploie plus de 10.000 personnes dans la région.
En 2012, les exportations avaient chuté avec la baisse de la demande dans des pays en crise comme l’Espagne (-24%) ou la France (-14%), selon les chiffres de l'association professionnelle de cette industrie. En revanche, elles avaient globalement augmenté en Europe (+27% des ventes), aux Etats-Unis (+31%), en Asie (+45%) ou en Amérique latine (+48%)... pour atteindre 5 milliards d’euros.
Si George Osborne a parlé du whisky écossais comme d'une «véritable réussite britannique» qui mérite un répit financier, le ministre a évoqué la chute des revenus fiscaux du pétrole en mer du Nord. Celui qui est l'un des plus fervents opposants à l'indépendance de l'Ecosse a - coup de pied de l’âne aux partisans de la partition - rappelé «à quel point le budget d'une Ecosse indépendante serait précaire». Et précisé que «le gouvernement allait verser des subventions dédiées à l’exploitation des combustibles fossiles» dans cette zone. Histoire de montrer que point de salut sans la maison-mère !
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