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Irlande du Nord: des citoyens au tribunal pour bloquer le Brexit

C’est par la voie juridique que certains Irlandais du Nord veulent bloquer le Brexit. La province britannique s’est démarquée en votant pour le maintien dans l’Union européenne. Les habitants mesurent l’apport de Bruxelles pour le développement économique mais aussi le retour de la paix en Ulster.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Panneau anti-Brexit près de Belfast. (Paul Faith AFP)

L’Irlande du Nord a voté à 55,6% pour le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne. Tout comme l’Ecosse qui en a fait de même, la province se sent en porte-à-faux vis-à-vis de Londres. Les nationalistes nord-irlandais sont inquiets de la disparition du contrepoids que représente Bruxelles face aux unionistes.

«Je crois vraiment que compte-tenu du vote qui s’explique par le choix des électeurs anglais et qui nous entraîne, nous et l’Ecosse, hors de l’UE, nous avons le droit de tester l’opinion», a déclaré le vice Premier-ministre Martin McGuiness. Représentant le Sinn Fein, l’aile politique de l’IRA, il s’engouffre naturellement dans la brèche de l’indépendance.
 
Près de 20 années ont passé depuis l’accord du Vendredi-Saint (entre catholiques et unionistes). Et depuis 1998, l’Ulster a connu une paix relative et une réelle prospérité économique. Elle doit une grande partie de cette prospérité au bon vouloir de l’Union européenne. L’Irlande du Nord a obtenu 2,5 milliards de livres de fond de développement et 2 autres milliards sont promis d’ici 2020. L’Union européenne a aussi favorisé une politique transfrontalière comme Peace and Tourism Ireland qui a permis le rapprochement des peuples des deux Irlande.

L’Ulster est aujourd’hui plus intégrée que jamais, même si les attaques sectaires et les émeutes lors des marches n’ont pas été totalement supprimées.
 
Certains Irlandais pensent justement que cette paix fragile est menacée par le Brexit. Raymond McCord est de ceux-là. Son fils a été tué par un paramilitaire unioniste. Cet homme de 62 ans, militant des droits des victimes du conflit nord-irlandais, mène une action en justice visant à interdire le Brexit.

Selon Raymond McCord, il serait illégal de déclencher la procédure du Brexit sans avoir au préalable un vote en ce sens des parlements. Pour ses avocats, le recours à une prérogative royale ne pourrait pas se justifier non plus. Or, c’est justement ce que défend Theresa May, la Première ministre britannique, pour se passer d’un quelconque vote au Parlement.
 
Une plainte a été déposée par un cabinet d'avocats au nom d'un groupe de personnes réclamant un vote aux parlements de Londres et de Belfast pour approuver (ou non) la procédure de sortie de l’Union. La Haute cour de justice de Londres a engagé une procédure contre la chef du gouvernement.
 

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