Le Commonwealth reconnaît que "le moment est venu" de discuter de l'héritage de l'esclavage
"Le temps est venu" pour une "conversation utile, sincère et respectueuse" sur l'héritage du commerce triangulaire. Depuis les Iles Samoa, où ils étaient réunis en sommet, les 56 membres du Commonwealth ont pris acte, samedi 26 octobre, des appels à une "justice réparatrice" pour l'"odieuse" traite transatlantique.
De nombreuses nations d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique souhaitent que le Royaume-Uni et d'autres puissances européennes versent une compensation financière pour l'esclavage ou qu'elles fassent au moins amende honorable sur le plan politique. Joshua Setipa, du Lesotho, l'un des trois candidats qui étaient en lice pour le poste de secrétaire général du Commonwealth, a souligné à l'AFP que les réparations pourraient inclure des formes de paiement alternatives, comme le financement de la lutte contre le changement climatique.
Vendredi, le Premier ministre des Bahamas a déjà confié à l'AFP qu'il était temps que le Commonwealth demande "justice" pour la période brutale de l'esclavage subie par de nombreux pays du groupe. "Notre histoire est profondément entremêlée, ce qui implique la responsabilité de faire face au passé avec honnêteté", a notamment déclaré Philip Davis.
Le Premier ministre Britannique, Keir Starmer, a jusqu'ici rejeté publiquement les demandes de réparations et ses collaborateurs ont exclu la possibilité de présenter des excuses lors du sommet. La famille royale britannique, qui a bénéficié de la traite des esclaves pendant des siècles, a été invitée à présenter des excuses. Mais Charles III s'est abstenu de le faire vendredi, demandant aux participants au sommet de "rejeter le langage de la division". "Aucun d'entre nous ne peut changer le passé. Mais nous pouvons nous engager, de tout notre cœur, à en tirer les leçons et à trouver des moyens créatifs de corriger les inégalités qui perdurent", a détaillé le monarque.
A l'issue du sommet, le Commonwealth a annoncé la nomination de la ministre des Affaires étrangères ghanéenne, Shirley Ayorkor Botchwey, comme secrétaire générale. Ancienne législatrice, elle a dirigé la diplomatie ghanéenne ces sept dernières années, notamment pendant le mandat de deux ans de son pays au Conseil de sécurité des Nations unies, achevé en décembre 2023. Elle a soutenu l'élaboration d'un accord de libre-échange entre les Etats membres du Commonwealth et s'est prononcée en faveur des réparations historiques.
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