Reportage "C’est plus rapide et ça tranquillise des gens" : à Londres, à bord du bus 310, créé pour rassurer la communauté juive, les passagers sont satisfaits

Le bus 310 relie deux quartiers du nord de la capitale anglaise où résident deux des plus importantes communautés juives de la ville. Cette ligne a été créée pour des raisons pratiques mais aussi de sécurité. Une promesse de campagne du maire fraîchement réélu.
Article rédigé par Richard Place
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Cette ligne qui traversre le nord de londres fonctionne chaque jour de 7 heures à 19 heures. (RICHARD PLACE. RADIO FRANCE)

Un bus rouge, sans étage, qui suscite beaucoup de fantasmes depuis son ouverture à Londres. En fonctionnement depuis le 1er septembre, cette ligne 310 est empruntée au long de son parcours par des gens de les toutes les communautés, mais elle permet de relier sans changement deux quartiers du nord de la capitale, Golders Green et Stamford Hill, où vit une importante communauté juive.

Francis est assis. Chapeau et costume noirs, c’est un juif orthodoxe né à Londres. Ce trajet, il l’a fait des milliers de fois dit-il, et la ligne 310 change tout. Depuis quinze ans, des associations juives réclamaient un trajet direct. "Oui, ça a pris du temps mais on l’a obtenue, déclare Francis. Je vais régulièrement à Stamford Hill pour voir des amis et des cousins installés là-bas. Depuis chez moi, c’était un long trajet avec deux lignes différentes. Il fallait parfois attendre très longtemps. Pour une fois, les politiques ont fini par améliorer les choses."

"C’est aussi une réponse à des craintes"

Une ligne de bus pratique donc mais pas seulement. Auparavant pour effectuer ce trajet, il fallait changer de bus à Finsbury Park, un quartier à forte population musulmane. Ces derniers mois, les actes ou insultes antisémites ont presque triplé à Londres et cet arrêt est devenu un point sensible pour la mairie. En campagne, Sadiq Khan avait promis la création de cette ligne directe. Réélu en mai, il a tenu parole. "Je ne veux pas que des Londoniens restent chez eux parce qu’ils ont peur de prendre les transports publics", a-t-il expliqué.

Et pour une passagère, peu importe les calculs électoraux, seul le résultat compte. "Vous pouvez dire que c’est politique mais c’est aussi une réponse à des craintes, explique-t-elle. C’est un contexte global qui nous atteint ici aussi. Avec cette ligne, c’est plus rapide et ça tranquillise des gens, je trouve ça super." Dans le bus 310 ce jour-là, des hommes portent des kippas mais il y a aussi des femmes voilées. Cette ligne n’est évidemment réservée à personne.

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