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Royaume-Uni : le parti conservateur organise sa conférence annuelle dans une ambiance morose

C'est un parti conservateur malade qui se rassemble, dimanche à Manchester. Les Tories traversent une période compliquée, marquée notamment par des sondages en berne en vue des prochaines élections.
Article rédigé par Richard Place
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le logo du parti conservateur, au Royaume-Uni. (PAUL ELLIS / AFP)

Le parti conservateur, au pouvoir au Royaume-Uni, doit gouverner un pays en crise et se préparer à des élections où il est donné perdant : c'est dans ce contexte que les conservateurs organisent leur conférence annuelle, à Manchester, dimanche 1er octobre.

Les élections générales prévues l’année prochaine se présentent mal, indiquent les sondages depuis plusieurs mois. Les Tories sont crédités de 27% des intentions de vote, loin derrière le rival travailliste, qui recueille 45%. La différence est importante, d'autant plus quand on se souvient de l’écrasante victoire des conservateurs en 2019 : une majorité de 80 sièges à la Chambre des communes. Depuis, il y a eu le Covid, le Brexit, la guerre en Ukraine… avec une inflation qui explose, tout comme le coût de l’énergie, et des Britanniques qui voient leur pouvoir d’achat s’effondrer.

Certains députés vont jeter l'éponge

Ajoutez à cela, les mensonges de Boris Johnson, le fiasco de Liz Truss, les promesses non tenues sur la sortie de l’Union européenne et la lutte contre l’immigration illégale : en quatre ans, l'incroyable capital du parti s'est dilapidé.

Les conservateurs sont au pouvoir depuis 13 ans et ils n’ont jamais semblé aussi proches d’une défaite. D’ailleurs, plusieurs députés de l’actuelle majorité ont déjà annoncé qu’ils ne vont pas se représenter. Certains ont déjà démissionné de leur poste : c’est le cas de Boris Johnson.

L'immigration et l'économie pour tenter de convaincre

Le Premier ministre, Rishi Sunak, tente de remobiliser. Pour ce faire, il s’appuie sur les fondamentaux de son parti. Ainsi, il veut reconquérir l’électorat avec des thèmes de campagne bien connus dans son camp, comme la lutte contre l’immigration illégale et les small boats, ces petites embarcations qui traversent la Manche.

Cette semaine, c’est la ministre de l’Intérieur qui a remis le sujet sur la table. Depuis les États-Unis, Suella Braverman a critiqué la Convention mondiale sur les réfugiés, la jugeant obsolète. Elle affirme qu’il suffit d’être une femme ou un homosexuel pour demander l’asile, ce qui est trop facile, estime-t-elle. Soutenue par Rishi Sunak, Suella Braverman agite encore la possibilité de sortir de la juridiction de la Cour européenne des droits de l’homme, afin de mettre en place une politique plus dure en matière d'immigration.

De nouvelles licences pour exploiter en mer du Nord

L’autre axe de campagne des conservateurs se résume en cette phrase : "L’environnement, c’est bien, mais la bonne santé de l’économie, c’est mieux". Ils se sont ainsi opposés à la taxation des véhicules les plus polluants dans le Grand Londres. Par ailleurs, plus de cent nouvelles licences d’exploitation de pétrole et de gaz ont été accordées en mer du Nord, et le gouvernement a repoussé de cinq ans l’interdiction de vendre des voitures essence et diesel neuves. La réduction du nombre de chaudières à gaz a également été reportée à 2035. 

Ces marqueurs sont censés plaire à l’électorat conservateur, pour essayer de rattraper le retard dans les sondages.

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