Affaire Alexeï Navalny : la Russie démarre les investigations, une semaine après l'hospitalisation de l'opposant
Alexeï Navalny est toujours plongé dans un coma artificiel dans un hôpital à Berlin. Les médecins allemands estiment qu'il a été empoisonné, mais la Russie dément.
La police russe a annoncé jeudi 27 août, une semaine après les faits, avoir lancé un "examen préliminaire" de l'affaire Alexeï Navalny, victime probable d'un empoisonnement selon ses médecins allemands mais une piste écartée jusqu'ici en Russie. Les lieux où l'opposant russe était passé ont été inspectés et "plus de 100 objets qui peuvent avoir valeur de preuve" ont été saisis, a fait savoir la branche sibérienne du ministère russe de l'Intérieur, dans un communiqué.
"La chambre d'hôtel dans laquelle il résidait" à Tomsk, ville où il aurait été empoisonné selon ses proches, a aussi été examinée et "les données des caméras de vidéo-surveillance analysées." Le Parquet russe a également demandé à l'Allemagne ses données sur la santé de l'opposant russe. Face à cette annonce, le directeur du Fonds de lutte contre la corruption d'Alexeï Navlany a jugé "très étrange" que ces vérifications interviennent aussi tard. "Lancez donc une enquête criminelle", a ecrit sur Twitter Ivan Jdanov.
Alexeï Navalny, 44 ans, qui s'est fait un nom en dénonçant la corruption de l'élite russe et dans l'entourage de Vladimir Poutine, a été admis en réanimation la semaine dernière dans un hôpital d'Omsk (Sibérie) après avoir fait un malaise dans un avion. Son entourage a immédiatement dénoncé un empoisonnement et bataillé pour un transfert médicalisé en Allemagne, soupçonnant les médecins russes de s'efforcer de camoufler le crime. Il a finalement été transféré à Berlin, où il est plongé dans un coma artificiel, dans un état grave même si sa vie n'est pas en danger.
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