Funérailles d'Alexeï Navalny : son avocat français s'attend "à des menaces et des persécutions très sévères"

Son équipe a appelé ses soutiens à participer à la cérémonie d'adieu malgré le risque d'arrestations par la police.
Article rédigé par franceinfo
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Des fleurs sont placées autour d’un portrait du chef de l’opposition russe Alexei Navalny lors d’un mémorial improvisé à Francfort-sur-le-Main, en Allemagne de l’Ouest, le 29 février 2024. (- / AFP)

"On peut s'attendre à des menaces et des persécutions très sévères" lors des funérailles d'Alexeï Navalny qui ont lieu vendredi 1er mars à Moscou, a déclaré sur franceinfo son avocat français William Bourdon.

L'opposant à Vladimir Poutine, mort le 16 février dans une colonie pénitentiaire russe de l'Arctique dans des circonstances qui restent obscures, doit être enterré dans un cimetière de Moscou. Son équipe a appelé ses soutiens à participer à la cérémonie d'adieu malgré le risque d'arrestations par la police. "Un grand rassemblement serait perçu par Poutine comme un acte insupportable, un acte de provocation", a jugé maître William Bourdon. "Un appareil militaire et policiers très intense autour des funérailles", sera mis en place, assure son avocat. "L'idée même qu'il y ait une tombe qui puisse être un lieu de pèlerinage éventuel, qui puisse symboliser pour toute une génération l'esprit de résistance, l'esprit critique et l'esprit de courage qui était celui de Navalny, est absolument insupportable" pour le Kremlin, poursuit-il.

"Le sadisme est à la pointe de la politique de Poutine"

L'équipe du principal opposant à Vladimir Poutine et militant anticorruption a révélé jeudi que les services funéraires refusaient d'emmener la dépouille de l'opposant de la morgue à l'Église orthodoxe. Pour lui, le Kremlin "n'a aucun état d'âme à confisquer à la famille ce qui est un des droits les plus fondamentaux de la vie privée, la possibilité de pouvoir se recueillir sur une personne qu'on a aimée et qu'on veut chérir". "La mécanique de Poutine et de ses sbires est d'utiliser tous les instruments de l'assassinat politique", souligne-t-il.

"Mettre des bâtons dans les routes, manipuler, instrumentaliser pour persister dans une logique de persécution", a-t-il ajouté. "Jamais la machine infernale de la répression n'a été aussi vive, intense et cruelle en Russie qu'elle ne l'est aujourd'hui", a souligné l'avocat français de l'opposant numéro 1 du Kremlin, pour qui "le sadisme est à la pointe de la politique de Poutine".

Ioulia Navalnaïa, la veuve de l'opposant en exil, a promis de poursuivre son combat et de prendre la tête de l'opposition russe. Selon William Bourdon, qui a déjà rencontré Ioulia Navalnaïa, "elle a absolument les épaules pour embrasser ce destin" et "reprendre le flambeau de la résistance qu'incarnait son mari". Mais "Ioulia (Navalnaïa) comme tous les membres de la communauté d'opposition à Poutine sont en danger" rappelle l'avocat. "Rien n'arrête Poutine, à l'intérieur comme à l'extérieur", assure-t-il.

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