Russie : après l'attentat de Moscou, les personnes originaires d'Asie centrale visées par des agressions et dans le collimateur des autorités

Les migrants en provenance d'Asie centrale seraient entre 6 et 12 millions en Russie.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Après l'attentat de Moscou, la police russe a renforcé ses contrôles d'identité, effectuant plusieurs descentes dans des foyers de migrants d'Asie centrale. (TATYANA MAKEYEVA / AFP)

Même si Vladimir Poutine continue d'assurer que l'Ukraine est impliquée dans l'attentat près de Moscou, de plus en plus de Russes pointent aussi du doigt les immigrés d'Asie centrale, dont sont originaires les quatre suspects arrêtés. Kiev dément pour sa part toute implication dans cette tuerie. Et Washington affirme que les dirigeants russes sont des "marchands de fumier" essayant de diffuser une "propagande absurde" à propos de l'attentat dont l'EI est "seul responsable"

Si tous les Russes ne sont pas forcément persuadés de l'implication de l'Ukraine, ils sont nombreux à souligner la nationalité tadjike des membres présumés du commando ayant attaqué le Crocus City Hall. Les migrants en provenance d'Asie centrale seraient entre 6 et 12 millions en Russie. Ils travaillent sur les chantiers, sont chauffeurs de taxi ou livreurs. 

Et ils sont souvent l'objet de discriminations, clairement exprimées aujourd'hui. Une Russe rencontrée devant les lieux de l'attentat résume l'état d'esprit de ses concitoyens : "Nous ne connaissons pas les organisateurs, mais nous savons que nous avons dans notre Russie 'nos migrants' comme on dit. Mais nous ne nous attendions pas à un tel comportement de la part de ces gens. Si ça ne tenait qu'à moi, j'ouvrirais les portes et je renverrais tout le monde dans son pays d'origine."

"Si ça ne tenait qu'à moi, je demanderais à tout le monde de partir."

une Russe

à franceinfo

Hausse des actes contre les migrants d'Asie centrale

Ces derniers jours, plusieurs agressions visant des migrants ou des commerces leur appartenant ont été signalées dans différentes régions russes. La police a renforcé ses contrôles d'identité, effectuant plusieurs descentes dans des foyers de migrants. Le gouvernement envisage de créer un profil numérique pour les travailleurs immigrés, et certains députés demandent que le régime de transit sans visa soit suspendu avec les pays d'Asie centrale.

Dans le contexte russe actuel, ceux qui prennent leur défense sont peu nombreux, et il n'est pas rare d'entendre des propos ouvertement racistes, sans que cela ne suscite la moindre réaction.

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