Ex-espion russe empoisonné en Grande-Bretagne : "J’ai lavé toutes mes affaires car mes parents étaient paniqués"
Theresa May réunit mercredi son Conseil de sécurité nationale avant de décider d'éventuelles sanctions contre Moscou, après l'empoisonnement d'un ancien espion russe et de sa fille, le 4 mars, à Salisbury, où les habitants sont encore sous le choc.
Dans un parc, le banc sur lequel ont été retrouvés inconscients l'ancien espion russe Sergueï Skripal et sa fille le 4 mars dernier, est toujours protégé par une tente de la police. Dans cette petite ville paisible de 40 000 habitants, à deux heures au sud-ouest de Londres, les habitants sont encore sous le choc.
"C’est totalement fou"
Jeremy observe les journalistes qui filment cette zone devenue le symbole d’une escalade diplomatique. "C’est totalement fou, lance Jeremy. Il y a déjà eu Londres en 2006. Un ancien agent russe empoisonné. Mais là, c’est une autre substance et ça se passe ici à Salisbury. Ce qui m’inquiète, c’est que cela arrive encore dans mon pays", poursuit Jeremy, en colère contre la Russie.
Je déteste vraiment le gouvernement russe. Ils cautionnent des crimes comme dans les films de James Bond. Mais dans la vraie vie, en 2018, c’est fou
Jeremy, habitant de Salisburyfranceinfo
À quelques mètres de là à peine, au milieu de dizaines de policiers, Will est devant le restaurant italien où l’ancien espion russe a mangé avant de s’effondrer. Will a mangé dans ce même restaurant dimanche quelques heures après Sergueï Skripal. "J’ai fait très attention. J’ai lavé toutes mes affaires car mes parents étaient paniqués, explique Will. C’est vraiment choquant, surtout ici où il ne se passe jamais rien", raconte Will.
Selon lui, Theresa May, qui réunit mercredi 14 mars son Conseil de sécurité nationale avant de décider d'éventuelles sanctions contre Moscou, "doit être forte". "Si le gouvernement russe est vraiment impliqué, c’est très bizarre qu’ils aient fait ça maintenant, alors que l’ancien espion vivait ici depuis des années. Pour Moscou, c’est vraiment une démonstration de force, pour montrer qu’ils peuvent s’attaquer aux traitres, même ici, en Angleterre." Will conclut qu’il n’aimerait pas être à la place de Theresa May, qui devra "se faire respecter" tout en restant "prudente".
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