Rébellion de Wagner en Russie : "Un des chefaillons mafieux a défié le boss", estime l'eurodéputé Raphaël Glucksmann
"Il y a un des chefaillons mafieux qui a défié le boss", a estimé le député européen Raphaël Glucksmann (Place Publique) invité dimanche 25 juin de l'émission "Questions politiques" sur France Inter/franceinfo/Le Monde, au lendemain du coup de force avorté du groupe paramilitaire Wagner et de son chef Evguéni Prigojine. Après un accord entre le patron de la milice et Vladimir Poutine, trouvé sous l'égide du président biélorusse Alexandre Loukachenko, les miliciens se retirent progressivement de Russie.
Pour l'eurodéputé, le fait qu'Evguéni Prigojine ait défié frontalement Moscou, montre la "faiblesse" de l'autorité du président russe Vladimir Poutine. "Il faut rappeler que Prigojine, c'est la créature de Poutine".
"Prigojine est un ancien proxénète de Saint Pétersbourg qui sortait de taule et que Poutine a construit lui-même"
Raphaël Glucksmannà franceinfo
"C'est Poutine qui a fait Prigojine et il a créé Prigojine pour assumer tout ce que lui-même n'assumait pas, pour assumer les guerres que lui-même ne pouvait pas assumer, pour assumer la déstabilisation de nos démocraties", a poursuivi le député européen. "Prigojine était sa créature et voir que sa créature puisse le défier ouvertement, ça ne le renforce certainement pas", a-t-il résumé.
"C'est le Daesh russe"
Pour autant, le coup de force de Wagner "n'est pas la fin du régime de Poutine", estime Raphaël Glucksmann. "Il ne faut pas qu'on n'oublie que ce conflit sera long, qu'il sera difficile, qu'il requiert des Européens et des Occidentaux en général, une capacité d'attention sur le long terme", a exhorté l'eurodéputé, membre du petit parti de gauche Place Publique. "On ne peut pas faire nos calculs en fonction de Monsieur Prigogine", a-t-il martelé. "Encore une fois, c'est un proxénète qui sort de taule et qui fait du fascisme son fonds de commerce. C'est quelqu'un qui tue des gens à coups de masse. C'est le Daesh russe. Donc on ne va pas parier notre avenir géopolitique sur les milices Wagner" a-t-il insisté.
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