La Russie condamnée pour les arrestations "politique" d'Alexeï Navalny, une "décision importante" pour Human Rights Watch
Selon la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), les multiples arrestations de l'opposant russe Alexeï Navalny ont un caractère "politique". L'ONG Human Rights Watch réagit sur franceinfo.
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné jeudi 15 novembre la Russie, reconnaissant le caractère "politique" des multiples arrestations d'Alexeï Navalny, opposant numéro un à Vladimir Poutine.
"Moscou fait partie du Conseil de l'Europe et devra mettre en œuvre les décisions de la cour", a souligné jeudi sur franceinfo Philippe Dam, directeur du plaidoyer auprès de la division Europe et Asie centrale à Human Rights Watch.
franceinfo : Comment jugez-vous cette décision de la CEDH ?
Philippe Dam : C'est une décision importante. Elle confirme que l'arrestation d'Alexeï Navalny de manière répétée est entrée dans la dynamique de répression de l'opposition politique en Russie. Ce que va faire la Russie concernant cette décision, la question se pose vraiment. On sait que la Russie est dans une dynamique de grosse défiance à l'égard du Conseil de l'Europe et donc de la Cour européenne des droits de l'Homme. Mais il est important que la Russie soit poussée à respecter les conclusions et surtout à offrir des compensations à Navalny. Ces arrêts pourraient se multiplier et les juges russes devraient être tenus à respecter la jurisprudence qui vient de la cour de Strasbourg. Il y a aussi beaucoup d'autres activistes et de critiques qui sont enfermés.
Est-ce que le dialogue entre la Russie et la France continue ?
Le dialogue continue certainement. Il est important que la France et les autres États européens insistent pour que la Russie respecte l'ensemble de ses engagements à l'égard du Conseil de l'Europe, respecte les décisions de la Cour européenne des droits de l'Homme et au lieu de bafouer cette institution, s'assure que ses juridictions rentrent en ligne avec les obligations internationales de la Russie. Ce qui veut dire cesser le harcèlement des opposants, cesser la restriction de la liberté d'expression, y compris en ligne et que la Russie libère l'ensemble des personnes qui sont actuellement en répression pour des raisons arbitraires et injustes.
Moscou porte-elle attention à cette institution européenne ?
Moscou fait partie du Conseil de l'Europe et devra mettre en œuvre les décisions de la cour, devra potentiellement payer cette compensation qui a été décidée. On sait que le gouvernement russe est en crise ouverte avec le Conseil de l'Europe et par conséquent la CEDH. Mais le rôle des partenaires internationaux de la Russie est d'insister pour que la Russie respecte ses engagements, respecte cette institution car cela fait partie du cadre dans lesquelles les relations entre la Russie et ses partenaires européens doivent s'inscrire.
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