Discours de Vladimir Poutine : "Il a montré qu'il ne laissera pas la Russie humiliée", estime le chercheur Cyril Bret
Dans son discours pour la nouvelle année, Vladimir Poutine a réaffirmé la puissance de la Russie et le rapport de force qu'il entretient avec les Etats-Unis et l'Europe.
"Vladimir Poutine a montré qu'il ne laissera pas la Russie humiliée, il est prêt à tenir les positions les plus dures sur la scène internationale", a expliqué jeudi 23 décembre sur franceinfo Cyril Bret, chercheur associé à l'Institut Jacques Delors, co-auteur du blog de Géopolitique EurAsiaProspective.net, professeur agrégé et docteur en philosophie russophone, à l'occasion du discours de Vladimir Poutine pour la nouvelle année.
franceinfo : Que retenez-vous de son discours ?
Cyril Bret : Le rapport de force est maintenu. Vladimir Poutine est prêt à tenir les positions les plus dures sur la scène internationale au nom de la souveraineté et des intérêts russes. Comme toujours dans cet exercice qu'il tient depuis plus de 20 ans sa détermination a montré qu'il ne laissera pas la Russie humiliée et il entend montrer que c'est lui qui dicte le calendrier international comme le calendrier intérieur.
Son ton est-il différent par rapport à celui employé avec le ministère de la défense cette semaine ?
Les mots qu'il a utilisés pour désigner les actions de l'Otan, des Etats-Unis et des Européens sont extrêmement durs. Il a bien rappelé qu'il considérait que la Russie avait été roulée dans la farine. Donc, il tient la même ligne. C'est d'ailleurs sa grande puissance face à des dirigeants européens qui se sont renouvelés.
Quelle image renvoie de Vladimir Poutine cette grande conférence de presse ?
Une extraordinaire solidité et solennité. Il est passé maître dans cet exercice. Il est capable de tenir des marathons, de s'exposer, de sélectionner. Alors que les dirigeants européens donnent des conférences nationales, lui donne des conférences de presse mondiale, juste avant la trêve des confiseurs. C'est d'une très grande habileté. Les journalistes sont triés sur le volet, d'autres sont exclus, on sent une certaine révérence dans la façon dont les journalistes russes s'adressent au président de la fédération.
Quelle est l'image de la Russie aujourd'hui, 30 ans après l'effondrement de l'URSS ?
Celle d'une puissance prête à tout. Elle annonce très souvent quels sont ses intérêts stratégiques. Elle a su gagner, grâce notamment à sa puissance militaire, un statut stratégique bien supérieur à sa puissance économique réelle.
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