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Présidentielle en Russie : qui sont les sept candidats qui osent défier Vladimir Poutine?

Le président sortant est le grand favori de l'élection présidentielle qui se tient en Russie ce dimanche.

Article rédigé par franceinfo
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La candidate à l'élection présidentielle russe Ksenia Sobchak répond à la presse après un meeting à Moscou, le 15 mars 2018. (ALEXANDER NEMENOV / AFP)

Vont-ils parvenir à créer une énorme surprise ? Les sept candidats opposés à Vladimir Poutine ont en tout cas tous les sondages contre eux : le président sortant est donné largement vainqueur de l'élection présidentielle qui se tient dimanche 18 mars en Russie. Cette élection pourrait donc le placer aux commandes du pays jusqu'en 2024. Voici, en l'absence de son principal opposant, Alexeï Navalny, déclaré inéligible, le portrait de ses sept challengers.

Ksenia Sobtchak, l'ex-star de la téléréalité

Journaliste de télévision proche de l'opposition libérale et ex-star de la téléréalité, Ksenia Sobtchak, 36 ans, s'est lancée dans la course avec le slogan "Contre tous". Sur le plan intérieur, elle affirme vouloir restaurer la démocratie en Russie et défend les droits des homosexuels. A l'extérieur, elle dénonce l’annexion de la Crimée et l’intervention russe en Syrie. Autant de choix qui la placent, politiquement, aux antipodes du président sortant.

Mais ce positionnement ne saurait faire oublier aux Russes qu'elle est la fille d'Anatoli Sobtchak, ancien maire de Saint-Pétersbourg et mentor en politique de Vladimir Poutine, qu'elle connaît depuis toujours. Ce qui explique que des voix se soient élevées pour dénoncer un "coup monté" du Kremlin destiné à faire oublier l'absence d'Alexeï Navalny.

Les sondages lui attribuent à peine plus de 1% des intentions de vote. Mais sa candidature a insufflé un peu de vie dans une présidentielle jouée d'avance et a apporté, dans les médias, des critiques d'une rare virulence contre le Kremlin.

Pavel Groudinine, le communiste millionnaire

Pavel Groudinine, 57 ans, est le candidat surprise du Parti communiste. Il dirige, explique Le Figaro, "un sovkhoze baptisé Lénine", nom "choisi pour dissimuler efficacement ce qui est une simple société de promotion immobilière, privatisée en 1995 à vil prix. Ce patrimoine foncier, dont la valeur a explosé en raison de sa proximité géographique avec Moscou, est couplé avec une entreprise d'agroalimentaire, cultivant des fraises et élevant du bétail".

Ce millionnaire qui fait volontiers l'éloge de Staline est le plus populaire des concurrents de Vladimir Poutine, avec 7% d'intentions de vote. Ce score inquiète-t-il le Kremlin ? "Treize comptes en Suisse non déclarés ainsi que des réserves d'or viennent d'être découverts à son nom, ce qu'il dément", écrit Le Figaro. Se disant victime d'une campagne de dénigrement, Pavel Groudinine a annulé ses participations aux débats télévisés. S'il critique certaines politiques du gouvernement, il ne s'en prend jamais personnellement à Vladimir Poutine, qu'il a soutenu par le passé. 

Vladimir Jirinovski, le candidat de l'extrême droite

Habitué des présidentielles et des déclarations tonitruantes, Vladimir Jirinovski, 71 ans, est le candidat traditionnel du parti d'extrême droite LDPR. Antiaméricain, antilibéral, anticommuniste, il est considéré par nombre d'observateurs comme un vrai-faux opposant au Kremlin et souvent décrit comme un clown dans les milieux politiques russes.

"Son programme vise à réunir l'ensemble des peuples russes dans un Etat idoine, quitte à bousculer des frontières vieilles de centaines d'années", résume Le FigaroMarginalisé ces dernières années, Vladimir Jirinovski n'en a pas pour autant perdu sa fougue oratoire, qui va jusqu'à l'insulte. Il a ainsi traité de "connasse" Ksenia Sobtchak, qui a répliqué en lui jetant à la figure son verre d'eau. Il est crédité de 5% des intentions de vote.

Grigori Iavlinski, l'économiste libéral 

Un des rares hommes politiques d'orientation libérale à avoir un poids en Russie, l'économiste Grigori Iavlinski, 65 ans, a fondé le parti Iabloko peu après la chute de l'URSS.

Bien qu'il reste une voix critique de Vladimir Poutine, sa candidature à la présidentielle, la troisième, est perçue avec scepticisme. Les intentions de vote en sa faveur ne dépassent pas 1%.

Boris Titov, un entrepreneur favorable à la relance

Représentant des entrepreneurs en Russie, Boris Titov, 57 ans, s'est lancé dans la course, sans illusions, pour "convaincre Poutine de changer l'économie". Crédité de 0,4% des intentions de vote, il est notamment favorable à davantage de mesures de relance économique et à une normalisation des relations avec les Occidentaux.

Dans une interview aux Echos en décembre, il  prônait "une vraie stratégie pour un nouveau modèle de croissance, loin de la manne pétrolière et de la politique de rigueur actuelle". Il proposait aussi la "légalisation de l'économie parallèle, (...) ateliers et petits commerces vivant en bas des immeubles et à l'ombre des statistiques". Après la victoire attendue de Poutine, il espère "influencer la future politique du Kremlin".

Sergueï Babourine, nationaliste discret

Président du parti nationaliste Union du peuple russe, Sergueï Babourine, 59 ans, est peu connu du grand public et fait très rarement parler de lui dans les médias.

Ancien vice-président de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, il affirme lutter depuis plus de vingt ans contre les orientations "néolibérales" des autorités.

Maxime Souraïkine, chef véhément du Parti des communistes de Russie

Peu nombreux étaient ceux qui avaient entendu parler de Maxime Souraïkine, 39 ans, avant son entrée dans la course. Ancien membre du Parti communiste, il a rompu avec celui-ci avant de fonder en 2012 le Parti des communistes de Russie.

Son poids politique est minime. Est-ce pour peser davantage que, jeudi 16 mars, il s'est fait remarquer sur le plateau de télévision de la chaîne publique Rossiya 1. Il a en effet, rapporte BFMTV, tenté de s'en prendre à Maxim Shevchenko, qui représentait le candidat du Parti communiste Pavel Groudinine, et a menacé de lui "briser la mâchoire".

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