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Reportage "Nos maisons se sont noyées dans la rivière" : le village de Demirkopru dévasté par le séisme en Turquie

Le village de Demirkopru, dans la campagne turque, a été totalement détruit par le séisme qui a touché la Syrie et la Turquie, le 6 février dernier.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La route pavée de Demirkopru, en Turquie, engloutie par la faille sismique qui traverse le village. (YASIN AKGUL / AFP)

Le village d'un millier d'habitants a été littéralement coupée en deux par le séisme. Le 6 février, en quelques secondes, une faille de plusieurs mètres de profondeur a englouti la route pavée, les étables et les maisons des paysans de Demirkopru, en pleine campagne turque.

Maher et sa famille se sont échappés par la fenêtre. "Lors de la première secousse, notre maison s’est effondrée. Puis, avec la deuxième, elle s’est déplacée de dix mètres. Le pire, c’est quand ça a commencé à glisser." Le lit de la rivière qui traverse le village s’est déplacé et l’eau s’est engouffrée dans la faille, provoquant un glissement de terrain.

Des paysans ruinés

"Nos maisons se sont noyées dans la rivière, poursuit Maher. Et le terrain, là à côté, est complètement inondé. Cette étable où il y avait les animaux, regardez jusqu’où elle a glissé…" Une grande partie du bétail s’est enfui pendant le séisme, les paysans sont ruinés. 

"Nous avons construit nos maisons ici, sans vraiment savoir que nous étions sur la faille sismique, explique le maire du village, Hussein Shahad. Donc c’est peut-être aussi un peu de notre faute."

"Tout a été dévasté." 

Hussein Shahad, maire de Demirkopru

à franceinfo

Ses administrés vont recevoir une première aide de l’État : 500 € par famille. Puis 250 € par mois pendant un an, une goutte d’eau par rapport à l’ampleur des destructions. "Moi je n’ai pas d’argent, mais papa Erdogan, il va m’en donner et je vais pouvoir reconstruire, ironise Ilhan, un paysan du village. Il fait des discours, alors il va nous donner de l’argent et je vais refaire ma maison. Il est comme ça, Erdogan !"

À la sortie du village, le cimetière communal est ravagé. Certaines tombes sont coupées en deux, englouties par la faille. Dans une allée qui a résisté, une femme pleure à genoux sur un monticule de terre : sa fille de 19 ans est morte dans le séisme. Elle était enceinte de cinq mois.

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