En Turquie, dans les zones touchées par le séisme, l'eau du robinet n'est plus potable : "On ne lave même pas nos verres avec"
"Jusqu'à la prochaine annonce, ne buvez pas l'eau du robinet et ne vous brossez pas non plus les dents avec cette eau", a indiqué mardi 21 février le ministre de la Santé turc aux habitants des zones touchées. Deux semaines après les tremblements de terre en Turquie et en Syrie, cette annonce tardive est critiquée par l'opposition. Dans la ville de Golbasi, en partie à terre, les autorités locales avaient mis en garde leurs administrés depuis déjà un moment. La seule eau bue est en bouteille.
À Golbasi, l'eau coule rarement au robinet. Elle est souvent coupée, et même quand elle jaillit, elle suscite la méfiance des habitants. "Avant, c'était potable. Maintenant, on s'en sert juste pour prendre des douches et pour le ménage, dit Akif. On nous a dit de ne pas la boire. Les routes se sont effondrées sur les tuyaux, la saleté peut s'infiltrer". "On ne lave même pas nos verres avec", ajoute sa femme Ayse.
"Les gens sont suffisamment intelligents, ils savent qu’il ne faut pas boire cette eau."
Akif, un habitant de Golbasià franceinfo
Partout, dans la ville, les canalisations ont été cassées par les tremblements de terre. Burhan fait partie de l'équipe de la mairie : "La mairie les a informés que les eaux usées et l’eau du robinet potable se sont mélangées et les puits sont à sec. Ils sont remplis de terre. L'eau s'est comme retirée d’un seul coup."
Quand tout cela sera-t-il réglé ? "Je ne peux vous le dire exactement", répond Mehmet Ali Taskiranen chargé des réparations, sur place. Il évacue d'un tuyau une eau boueuse, marron. "Ça, c'est censé être l'eau du robinet. On va réparer tout le réseau sous terre pour subvenir aux besoins des gens. On fait jusqu'à 20-30 opérations par jour."
En attendant, les habitants stockent des bouteilles d'eau, distribuées par les autorités. Sept camions-citernes parcourent aussi la ville sans relâche pour ravitailler les habitants. "Moi, je fais deux distributions de 16 000 litres par jour, dit Fatih, conducteur. Là encore, ce n'est pas de l'eau potable, mais elle est indispensable pour vivre au quotidien. Même si ça n'arrange pas tout. "Ça fait deux semaines qu'on ne lave pas le linge, se plaint Hatijja. Des gens nous envoient des vêtements. On s'habille, on se change à chaque fois, on met ce qui est sale dans un sac". Parce que la lessive quotidienne, à la main, sans les machines, c'est trop dur pour cette vieille dame.
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