Séisme en Turquie et en Syrie : à la frontière turque, les réfugiés syriens disent adieu à leurs morts, rapatriés vers leur pays natal
Au poste-frontière de Bab-al Hawa, des dizaines de camions chargés de sacs mortuaires noir. Tout autour, des familles syriennes exilées en Turquie disent adieu une dernière fois à leurs proches morts dans le séisme, une semaine après. La femme et les enfants de Wajdi ont été tués, il embrasse leurs dépouilles. "Un de mes fils avait un an et demi, l’autre deux mois à peine. Seuls les cadavres sont autorisés à rentrer en Syrie. Pas les vivants. C'est la loi ici, en Turquie. Je veux que ma famille soit enterrée sur nos terres. Mes cousins vont récupérer les corps de l'autre côté et attendre que je réussisse à rentrer pour l'enterrement."
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Le tremblement de terre a touché le sud de la Turquie, là où plusieurs centaines de milliers de familles syriennes se sont installées après avoir fui la répression du régime de Damas. Depuis, chaque jour, des corps sont renvoyés en Syrie pour y être enterrés, dans la province d'Idlib, dernière enclave rebelle au régime de Damas.
"On a vécu des drames en Syrie, et ça continue ici"
Devant le camion qui s'éloigne vers la Syrie, des grands-parents s'effondrent. Tous leurs enfants et petits-enfants sont morts. Les mains posées sur les sacs mortuaires, le couple parle aux défunts. Certaines dépouilles arrivent au poste-frontière dans des coffres de voitures, d’autres dans des camions de livraison. La fourgonnette de Mahmoud, garagiste, est devenue un corbillard. "C’est la première fois que je transporte des cadavres. J’ai aussi emmené des blessés à l’hôpital. Après le tremblement de terre, je n’ai pas dormi pendant deux jours. Aujourd'hui, il faut aider les gens. On a vécu des drames en Syrie, et ça continue ici."
En quelques jours, 1 500 corps ont déjà été rapatriés. De l’autre côté, en Syrie, les victimes du séisme se comptent aussi par milliers.
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