"Ce n'est pas le café qui va nous payer !" : les commerçants de Biarritz se tournent les pouces à la veille du G7
Dans la "zone rouge" ultra sécurisée pour cause de G7, Biarritz tourne au ralenti.
Biarritz est devenue une ville forteresse. La cité balnéaire est bouclée depuis vendredi 23 août, à la veille de l'ouverture du sommet du G7. Les chefs d'État et de gouvernement de sept grandes puissances occidentales se réunissent du 24 au 26 août sur la côte basque.
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La ville ressemble à un quartier retranché, divisée en deux zones. L'une bleue, l'autre rouge vif, tout du long de la côte, le cœur de la ville. C'est là que se tiendront les discussions pendant le sommet, dans l'Hôtel du Palais. Seuls les résidents et les ayants droit (commerçants, salariés, professionnels de santé, etc.) peuvent y accéder, mais pour cela, il faut passer des barrages, des contrôles, montrer son badge. La circulation et le stationnement sont interdits, les véhicules sont inspectés par des démineurs.
"C'est horrible de sortir de cette ville !"
Finalement, c'est une ville quasi morte. Une zone "très très rouge", sourit une restauratrice, qui passe l'aspirateur dans son établissement, situé près de la grande plage. Les commerces restent ouverts aux habitants de la zone comme aux membres des délégations internationales et aux 4 000 journalistes attendus. "On a l’Elysée qui vient manger tous les midis et tous les soirs. Ce n’est pas le top non plus, on aurait fait beaucoup plus s’il n’y avait pas eu le G7", avoue-t-elle.
C'est d'ailleurs l’exode des touristes. "C’est horrible de sortir de cette ville !", soupire une Américaine, trainant d'énormes valises. Elle explique qu'il n'y a aucune aide, pas de taxis. Il faut faire des tours, des détours à cause des dizaines de barrières au kilomètre. "Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?", sourit un policier.
"On se tourne les pouces"
Mais ça ne fait pas rire tout le monde. Christine, l’une des responsables du bar restaurant L’Arroka, avec vue sur l’océan, est désemparée. "Il va falloir que je renvoie du personnel, ce n’est pas possible, on ne peut pas rester comme ça", explique-t-elle au téléphone. "Cela ne ressemble à rien, comme vous voyez il n'y a personne. C'est une totale perte. Il n'y a rien à faire, on se tourne les pouces, tout simplement", lâche la gérante. Elle affirme avoir eu "une vingtaine de clients" depuis le début de la matinée. Une vingtaine de personnes depuis le début de la matinée. "Ce n'est pas le café qui va nous payer !", lâche-t-elle.
Au total, plus de 13 000 membres des forces de l'ordre sont mobilisés. Le contre-sommet sera lui aussi sous haute-surveillance. Les anti-G7 organisent une grande manifestation samedi 24 août à Hendaye. Même si ce rassemblement se veut pacifique, les autorités redoutent la présence de black blocs et de "gilets jaunes" radicalisés.
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