Enquête "Story Killers" : le lobbyiste Jean-Pierre Duthion, impliqué dans plusieurs opérations d’influence étrangère, placé en garde à vue à Paris
Le lobbyiste Jean-Pierre Duthion, impliqué dans plusieurs opérations d’influence étrangère, a été placé en garde à vue à Paris, a appris la cellule investigation de Radio France de sources proches du dossier mardi 3 octobre. Son rôle avait été établi par l'enquête "Story Killers", dirigée par le consortium français de journalistes "Forbidden Stories" associant la cellule investigation de Radio France. Selon nos révélations, un journaliste de BFMTV a diffusé des nouvelles biaisées à la demande de Jean-Pierre Duthion.
Ce dernier, après avoir longtemps travaillé en Syrie aux côtés de médias internationaux, est désormais lobbyiste, c'est-à-dire chargé de faire la promotion d'acteurs publics et privés dans les institutions et dans les médias. Dans ce cadre, il avait demandé au journaliste de BFMTV Rachid M’Barki de diffuser des informations favorables au Maroc, au Soudan ou aux oligarques russes. Ces opérations avaient été planifiées depuis Israël par une officine d'influence privée composée d'anciens militaires et agents du renseignement israéliens.
A-t-il rémunéré le journaliste de BFMTV ?
Le journaliste a été licencié par BFMTV qui a porté plainte contre X et le parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire pour des faits présumés de "trafic d’influence" et "corruption privée". Dans le cadre de cette enquête, le domicile de Jean-Pierre Duthion a été perquisitionné mercredi dernier. Il est donc en garde à vue depuis lundi soir, les enquêteurs veulent notamment savoir si Jean-Pierre Duthion a rémunéré le journaliste de BFMTV d'une manière ou d'une autre.
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Dans une autre affaire impliquant Jean-Pierre Duthion, révélée elle par Mediapart, le député écologiste du Rhône Hubert Julien-Laferrière a lui aussi été perquisitionné. Il est soupçonné d'avoir fait la promotion d'une crypto-monnaie au Cameroun en commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale, en février 2022. Le parquet national financier enquête, là, sur une éventuelle "corruption d'agent public". Ces deux dossiers ont été regroupées au sein d’une même enquête préliminaire du PNF.
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