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Syrie : la défection du Premier ministre n'arrête pas les violences

Un nouveau coup dur pour le régime syrien. Le Premier ministre a fait défection lundi. Il est le plus haut responsable civil à avoir déserté depuis le début du conflit, il y a près de 17 mois. Sur le terrain, l'armée a bombardé sans relâche les quartiers rebelles à Alep, dans le nord du pays.
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Riyad Hijab a fui vers la Jordanie avec une partie de
sa famille et doit se rendre prochainement au Qatar. En poste depuis moins de deux mois, le Premier ministre syrien, de confesion sunnite, est passé
dans l'opposition
en raison des "crimes de guerre et
de génocide
" commis par le régime, a annoncé son porte-parole à Amman,
Mohamed Otri. Même si la télévision d'Etat affirme qu'il a été limogé, c'est l'illustration de "la fragilisation d'un régime qui choisit d'autant
plus la violence armée qu'il  perd la
plupart de ses soutiens
", a estimé Laurent
Fabius dans un communiqué. Le ministre français des Affaires étrangères rajoute que "la France est convaincue
que le régime de Bachar Al-Assad est condamné
". Laurent Fabius qui se rendra en Jordanie et dans d'autres pays de la région le 15 août, a annoncé l'Elysée.

"Les civils ne doivent
pas être soumis à des bombardements et au recours à des armes lourdes
"

Mais pendant ce temps, sur le terrain, les violences se poursuivent.
L'observatoire syrien des droits de l'Homme parle de 150 victimes pour la seule
journée d'hier. Une centaine serait des civils non armés. Affrontements et
bombardements restent particulièrement intenses à Alep, tandis qu'à Damas, où un attentat à la bombe a visé le siège de la
radio-télévision d'Etat, le calme est loin d'être totalement revenu. Le chef de la Mission de supervision des Nations unies en Syrie s'est
dit "extrêmement préoccupé par la poursuite de la violence en Syrie, et
tout particulièrement par la détérioration importante à Alep et à son impact
sur la population civile
", a déclaré le général sénégalais Babacar Gaye,
chef de la Misnus. "J'invite instamment les parties à respecter les civils
ainsi qu'à honorer leurs obligations conformément au droit humanitaire
international
", a-t-il dit dans un communiqué. "Les civils ne doivent
pas être soumis à des bombardements et au recours à des armes lourdes
".

Plus d'un million de déplacés

Sur le plan humanitaire, la
situation reste alarmante. Les ONG dénombrent plusieurs centaines de milliers
de réfugiés dans les pays voisins de la Syrie. Le conflit a fait plus d'un
million de déplacés. La France a décidé l'envoi d'une aide médicale d'urgence à
la frontière entre la Jordanie et la Syrie.  "Les médecins et chirurgiens militaires, complétés de moyens
civils, viendront en assistance aux victimes des combats et aux réfugiés, qui
fuient en ce moment les zones de conflit en Syrie
", a annoncé la
présidence dans un communiqué.

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