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Syrie : un conflit qui s'est étendu au Liban

ÉDITION SPÉCIALE SYRIE | Le conflit en Syrie a exacerbé la menace djihadiste au Liban. Des groupes extrémistes dont les partisans se réclament d'Al-Qaida ont fait leur apparition. Après Bachar al-Assad, leur ennemi désigné est le Hezbollah libanais qui se bat contre les rebelles syriens. Ces petits groupes, peu organisés, sont surtout actifs dans la ville de Tripoli, la deuxième ville du Liban, où vit une minorité alaouite, la même confession que le président syrien face à une majorité sunnite, profondément anti-syrienne.
Article rédigé par Valérie Crova
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Valérie Crova Radio France)

Nous avons rendez-vous dans un immeuble de Bab el-Tabbaneh, rue de Syrie, la ligne de démarcation entre les deux frères ennemis de Tripoli. Dans les escaliers d'un immeuble, un nom est écrit à la main : Oussama Ben Laden. En face, dans une ruelle étroite, deux drapeaux noirs qui portent la profession de foi musulmane flottent au-dessus d'un pas de porte.  

A l'intérieur trois jeunes désœuvrés passent le temps en regardant la télévision. Mohammar, 20 ans, nous explique qu'il est prêt à partir demain en Syrie : "Moi, ça ne me pose pas de problème d'aller me battre où que ce soit, dans n'importe quelle région. Ce parti du diable, le Hezbollah prétend être un parti de résistance contre Israël, mais c'est un menteur et un collabo. Il est responsable de l'impact de la guerre en Syrie sur le Liban, c'est lui qui est responsable du chaos au Liban,  des attentats ici, lui et le régime syrien. Le monde entier, qu'il soit étranger ou arabe, est témoin. Tout le monde voit qu'il tue des femmes et des enfants ."  

Un homme nous a rejoints. Il est allé combattre en Syrie l'an dernier pour défendre ses frères sunnites opprimés dit-il. "Je suis allé à Homs mais nous ne sommes restés que trois jours puis nous avons été pris dans une embuscade. Quatorze membres du groupe sont morts, et notamment mon frère. "

Radicalisation 

Depuis qu'il est revenu dans son quartier qui fait face à l'enclave alaouite de Jabal Moshen, notre homme est toujours armé : "Je porte cette ceinture avec quatre grenades c'est juste pour me défendre au cas où on m'attaquerait... "  

La communauté sunnite de Tripoli s'est radicalisée. Le cheik Tabbouch est l'un des cheiks salafistes qui a pignon sur rue dans le quartier de Bab el-Tabbaneh. S'il ne cautionne pas les jeunes qui veulent partir faire le djihad en Syrie, il pointe du doigt la communauté internationale qui, par son inaction, est responsable selon lui de cette montée de l'extrémisme.  

"J'accuse l'Etat Français, les Etats-Unis et les Nations Unies, surtout les Nations Unies avec tous ses membres car s'ils avaient rempli leur devoir, on n'en serait pas arrivé là. "

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