Syrie : une résolution de l'ONU plutôt qu'une intervention militaire
A Damas, c'est le soulagement. Qu'ils soient pro-régime ou hostiles, les habitants de la capitale syrienne voient avec joie la menace de frappes aériennes s'éloigner. "La frappe est annulée, elle aurait provoqué de terribles destructions" , affirme Abou Hussein, un tailleur. "Les Russes et les Américains se sont mis d'accord sur les armes chimiques et je pense que bientôt ils se mettront d'accord pour mettre fin à la guerre" , ajoute un autre, qui préfère rester anonyme.
Il y a moins de quinze jours, le monde se préparait à une intervention militaire en Syrie. Paris et Washington voulaient "punir" le régime de Bachar al-Assad accusé, preuves à l'appui, d'avoir utilisé des armes chimiques contre son peuple.
Barack Obama favorable à une solution diplomatique
Mais depuis lundi, la menace de frappes aériennes n'a jamais paru aussi lointaine. La proposition russe de placer sous contrôle international l'arsenal chimique syrien a été officiellement acceptée par Damas ce mardi, et suscite depuis lundi l'adhésion de nombreux pays, au premier rang desquels le Royaume Uni et l'Allemagne.
Dans une série de six interviews télévisées accordées lundi, Barack Obama a souligné que sa préférence allait à une solution diplomatique et que la proposition russe pourrait éviter des représailles militaires. Si la Syrie agissait ainsi, cela remettrait "absolument" en cause une action militaire américaine, a ajouté le président, qui doit s'adresser aux Américains ce mardi soir, après l'annonce d'un report à une date indéterminée d'un vote du Sénat américain sur la question syrienne.
La France a, elle aussi, pris acte de la proposition russe mais veut maintenir la pression sur Bachar al-Assad via l'Onu. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a annoncé que la France proposerait dès mardi au Conseil de sécurité un projet de résolution.
Celui-ci prévoira le "contrôle et le démantèlement" des armes chimiques syriennes, sous "chapitre 7" autorisant le recours à la force en cas de manquement aux obligations. Une option à laquelle la Russie, qui a un droit de veto, s'oppose en général avec véhémence, étant contre toute ingérence.
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Il n'y a guère plus que les rebelles syriens qui appellent toujours à des frappes aériennes. Farad Al Masri, porte parole en France de l'Armée libre syrienne, n'envisage pas que les gouvernements français et américain puissent revenir en arrière.
Les chefs des rebelles syriens ont, eux, appelé le Congrès américain à voter en faveur de cette option. "S'il vous plaît, autorisez le président Obama à agir contre Assad et à le stopper sur son chemin de mort" , ont imploré ce mardi Ahmad Jarba, le chef de la coalition nationale syrienne, et Selim Idriss, le chef d'état-major de l'Armée syrienne libre (ASL).
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