Concerts de klaxons, drapeaux et feux d'artifice... En Allemagne, des milliers de Syriens exultent après la chute de Bachar al-Assad
"Syrie libre" ou "liberté" sont quelques-uns des messages entendus à Berlin, dimanche 8 décembre, quand s'est propagée la nouvelle du renversement du régime de Bachar al-Assad et que des milliers de Syriens sont descendus dans les rues allemandes pour célébrer l'événement. Depuis 2015 et l'ouverture des frontières par Angela Merkel, l'Allemagne a accueilli un million de réfugiés syriens. L'Allemagne est ainsi devenue le pays de l'Union européenne où vit la plus grande diaspora syrienne.
Des concerts de klaxons, des familles en liesse, des feux d’artifice improvisés ont été vus un peu partout à travers l'Allemagne, dès l'annonce de la fuite de Bachar al-Assad. La police a recensé dimanche 5 000 personnes à Berlin dans les quartiers alternatifs de Kreuzberg et Neuköln, 11 000 personnes à Essen à l’ouest du pays et 850 voitures drapées de drapeaux syriens à Munich. La plupart des manifestants, très jeunes, ont passé plus de la moitié de leur vie en Allemagne, y ont obtenu un diplôme, ont trouvé du travail et se sont mariés. Pour eux se pose désormais un dilemme, celui d’un éventuel retour vers un pays que certains ne connaissent pas vraiment.
Un sujet qui va s'inviter dans la campagne électorale
Alors que l'Allemagne est en pleine campagne électorale, avant les législatives de l'an prochain, le sujet sera assurément sur la table. Le chancelier Olaf Scholz salue ainsi "une bonne nouvelle et espère un retour rapide au droit et à l’ordre". Sa ministre Verte des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, met en garde contre le risque que la Syrie tombe aux mains de "forces encore plus radicales". Tandis que les conservateurs bavarois évoquent déjà, pour leur part, la possibilité de renvoyer vers leur pays d'origine les réfugiés qui n'auraient plus besoin de protection.
La question de l'expulsion des Syriens déboutés du droit d'asile risque de ressurgir dans la campagne électorale. L'Allemagne refusait jusqu'à présent de renvoyer des dizaines de milliers de personnes vers un pays en guerre, où ils risquaient de se retrouver dans les geôles du dictateur.
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