Mission diplomatique en Syrie : "À ce stade, ces nouveaux maîtres de Damas ont besoin d'une aide", explique une chercheuse

Il ne s'agit pas d'"ingérence", défend Agnès Levallois, vice-présidente de l'Institut de Recherche et d’Études Méditerranée Moyen-Orient mais d'aider à "la transition". Une gageure avec des interlocuteurs inconnus des diplomates et tous "inscrits sur la liste des groupes terroristes par l'UE et les Américains".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le chef du HTS (Hayat Tahrir al-Sham) Abou Mohammed al-Joulani, le 8 décembre 2024, en Syrie. (AREF TAMMAWI / AFP)

"Dans un premier temps, cela va consister à nouer des contacts et rencontrer les nouveaux chefs de Damas", explique mardi 17 décembre sur France Inter Agnès Levallois, vice-présidente de l'iReMMO (Institut de Recherche et d’Études Méditerranée Moyen-Orient) et chargée de cours à Sciences Po. La France envoie mardi à Damas une mission diplomatique sur place, pour la première fois depuis 12 ans, après la prise de la capitale syrienne par les rebelles armés du HTS.

 "La France ne connaît pas ces interlocuteurs, inscrits sur la liste des groupes terroristes par l'UE et les Américains", précise la spécialiste. Néanmoins, "il y a une volonté d'aider à cette transition" de pouvoir de la part de la France, et "d'éviter que la Syrie ne continue à être dans un chaos tel qu'elle est depuis 13 ans", assure Agnès Levallois. Mais cette démarche française ne s'apparente pas pour autant à de l'ingérence pour elle, "parce qu'à ce stade, ces nouveaux maîtres de Damas ont besoin d'une aide".

"Ce qu'ils veulent, c'est pouvoir gérer cette aide, et pas que ce soit la France ou les Européens qui arrivent en disant : 'voilà ce que vous devez faire, et voilà ce que nous allons faire'", selon la vice-présidente de l'iReMMO. "Si on va dans cette stratégie, ce serait une catastrophe absolue." La mission française sera aussi chargée, sur place "de faire le point sur l'état de l'ambassade et des quelques institutions françaises qui existent à Damas".

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