: Reportage "C'était le parti du diable" : en Syrie, la chute de Bachar al-Assad a mis fin à la toute-puissance du parti Baas
Le parti Baas syrien a été fondé en 1947 à Damas. Il a pris le pouvoir en Syrie en 1963 par un coup d’État militaire, avant que Hafez al-Assad n’en prenne le contrôle total par un coup d’État interne en 1970. L'année suivant, le père de Bachar al-Assad devenait président de la Syrie.
Au cœur de Damas, l'ancien siège du parti, symbole du pouvoir absolu, est désormais abandonné. Après 50 ans de règne, le parti Baas a suspendu ses activités le 11 décembre et remis ses biens à la nouvelle administration. Pour Maysoun et Omar, réunis près du bâtiment, tout retour du Baas en politique est exclu. "C'était le parti du diable, pas le parti Baas, affirme Maysoun. Nous étions opprimés à cause de lui, et nous n'avions même pas la capacité de respirer. Nous ne pouvions pas bien étudier, progresser scientifiquement, ni accomplir quoi que ce soit à cause de ce parti."
Omar poursuit : "Tout peut arriver dans la vie, sauf le retour du parti Baas, car il a créé un mauvais souvenir dans l'esprit de tous les Syriens, ce parti étant un parti criminel."
"Le parti Baas a été essentiel dans tous les crimes qui ont eu lieu en Syrie, donc son retour est absolument inacceptable."
Omar, habitant de Damasà franceinfo
Non loin de la mosquée des Omeyyades, au nord de Damas, l'activiste politique et acteur syrien Maher Salibi est du même avis : selon lui, ce parti est désormais hors de l’équation politique et sociale et il n’aura aucune place dans l’avenir de la Syrie. "À mon avis, dit-il, ce que nous avons vécu avec le parti Baas arabe socialiste a été une catastrophe et c'était extrêmement horrible pendant toutes ces années. Il doit être totalement aboli, même si ses principes de base étaient bons. Mais quand on se fait mordre par un serpent, on ne peut pas revenir et traiter avec lui à nouveau. Soit on met une barrière entre soi et lui, soit on l'élimine. Nous avons été mordus pendant longtemps par ce parti, c'est pourquoi il doit y avoir aujourd'hui des partis nouveaux et pluralistes."
Quelques jours après la fuite de Bachar al-Assad vers la Russie, le nouveau pouvoir syrien a promis d'instaurer un "État de droit".
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