Syrie : "C'est un contresens absolu", répond le ministre des Affaires étrangères à Jordan Bardella qui craint un "déferlement migratoire" en Europe

Pour le ministre des Affaires étrangères, la chute du régime syrien est "un espoir que les réfugiés syriens dans le Moyen-Orient, et peut-être bientôt en Europe, puissent enfin rentrer dans leur pays".
Article rédigé par franceinfo
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Jean-Noël Barrot, ministre démissionnaire de l’Europe et des Affaires Etrangères, sur franceinfo, le 9 décembre 2024. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"C'est un contresens absolu", répond à Jordan Bardella lundi 9 décembre sur franceinfo Jean-Noël Barrot, ministre démissionnaire de l'Europe et des Affaires étrangères, alors que le président du Rassemblement national a appelé l'Union européenne à anticiper dès maintenant le risque d'un déferlement migratoire en Europe.  

"J'appelle d'ores et déjà l'UE et les différents pays de l'Union à anticiper dès maintenant le risque d'un déferlement migratoire où pourrait se glisser des terroristes islamistes", avait réagi dimanche sur France 3, Jordan Bardella. "Il ne faut pas se réjouir" de voir "ces milices prendre le pouvoir en Syrie", a-t-il prévenu. "Dans quelques mois, il est possible que nous payions les conséquences de cette prise de pouvoir des fondamentalistes par des flux migratoires importants", estime le président de "Patriotes pour l'Europe", le groupe d'extrême droite au Parlement européen. 

La " bienveillance coupable" des extrêmes françaises

En 2015, "l'afflux massif de femmes, d'enfants, d'hommes syriens risquant leur vie en Méditerranée pour chercher refuge en Europe, c'est la responsabilité unique de Bachar el-Assad et de ses alliés russes et iraniens qui ont persécuté cette population", réplique le ministre. La chute du régime syrien est "un espoir que les réfugiés syriens dans le Moyen-Orient, et peut-être bientôt en Europe, puissent enfin rentrer dans leur pays", a-t-il expliqué.  
   
"L'instauration d'un État fort qui respecte les Syriens dans leur diversité ethnique, politique et religieuse est sans doute la meilleure garantie que nous puissions avoir contre le risque terroriste, mais contre aussi les vagues migratoires qui, en 2015, ont atteint l'Europe", assure le ministre démissionnaire des Affaires étrangères.  

Au passage, Jean-Noël Barrot a dénoncé l'attitude de certains partis politiques en France vis-à-vis du régime syrien : "Je déplore la bienveillance coupable dont a bénéficié Bachar el-Assad dans une certaine partie de l'extrême droite française et de l'extrême gauche française pour différentes raisons, solidarité bolivarienne d'un côté, fascination pour les dictateurs de l'autre", a-t-il souligné.  

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