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La France condamne "très fermement" l'offensive turque dans le nord-est de la Syrie

Paris, Berlin et Londres pourraient saisir le Conseil de sécurité de l'ONU après le début des bombardements turcs contre des forces kurdes.

Article rédigé par franceinfo
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Une civile dans la région de Ras Al-Aïn (Syrie) frontalière après des bombardements turcs, mercredi 19 octobre 2019. (DELIL SOULEIMAN / AFP)

La France condamne "très fermement" l'offensive militaire turque menée contre des forces kurdes dans le nord-est de la Syrie, mercredi 9 octobre 2019. Paris pourrait d'ailleurs saisir le Conseil de sécurité des Nations unies avec l'Allemagne et le Royaume-Uni et rechercher "la plus grande coalition pour apporter le sujet le plus rapidement en discussion", a déclaré la secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Amélie de Montchalin.

"La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni sont en train de finaliser une déclaration commune qui sera extrêmement claire sur le fait que nous condamnons très fortement" l'intervention turque, a également déclaré la membre du gouvernement devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Les capitales sont toujours en train de décider à quel niveau la déclaration sera publiée, a déclaré une source diplomatique.

Un risque de "déstabiliser davantage la région"

"Nous exhortons la Turquie à mettre fin à son offensive et à défendre ses intérêts sécuritaires de manière pacifique", a déclaré dans un communiqué le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas. Ce dernier estime que l'offensive turque "risque de déstabiliser davantage la région et de provoquer une résurgence" du groupe Etat islamique.

Aux Etats-Unis, l'influent sénateur républicain Lindsey Graham a promis que le Congrès américain allait faire payer "très cher" au président turc Recep Tayyip Erdogan son offensive en Syrie contre des forces kurdes alliées de Washington. "Priez pour nos alliés kurdes qui ont été honteusement abandonnés par l'administration Trump", a-t-il écrit sur Twitter. Il a aussi dit qu'il demanderait la suspension d'Ankara de l'Otan.

Le son de cloche est pourtant différent à la tête de l'Alliance atlantique dont est membre la Turquie. Le secrétaire général, Jens Stoltenberg, a déclaré aux journalistes que la Turquie avait "des problèmes de sécurité légitimes" et avait informé l'Otan de son attaque plus tôt dans la journée contre des combattants kurdes en Syrie. "Je suis assuré que toute action entreprise dans le nord de la Syrie est proportionnée et mesurée", a-t-il déclaré après sa rencontre avec le Premier ministre italien, Giuseppe Conte.

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